Montée depuis Plancher les Mines :
Distance : 18 km – Dénivelé : 737 mètres – Pente moyenne : 4 % - Pente maximale : 9,4 %
13/20
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Parti de Plancher les Mines (485 m), j’avais pour objectif de faire la boucle des belles filles, magnifique circuit vosgien de 62 km. La première difficulté de ce parcours est le Ballon de Servance qui précède le col des Chevrères (916 m) puis la montée finale vers la Planche des Belles Filles (1035 m). Ce sommet vosgien constitue le toit de la Haute Saône (1216m) et se présente comme le plus méridional des ballons des Vosges.
Son ascension débute véritablement à Plancher les Mines (532 m) sur une route accueillante qui mène à la réserve naturelle des Ballons Comtois dont l’entrée se situe au niveau de la cascade du Cremillot. La route au revêtement gravilloneux longe le Rahin et se rétrécit au passage de la cascade. Le chemin et la rivière se séparent ensuite à partir des premiers lacets qui offrent les premiers reliefs (6 %).
La pente se relève nettement à partir du kilomètre 13 et livre un passage qui flirte avec les 10%. Les cinq derniers kilomètres particulièrement difficiles proposent de courts raidillons à 14% dont les forts pourcentages contrastent avec les faibles dénivelés du pied. Je me souviens avoir pensé à cet instant que j’allais finir par disparaitre dans cette épaisse forêt qui n’offre aucun point de vue.
Lors de cette occasion, fait exceptionnel dans mes aventures cyclistes, je n’ai croisé ni cycliste ni automobiliste que ce soit dans l’ascension en partant de Plancher les Mines ou dans la descente vers le Thillot (495 m). Après une interminable courbe sur la gauche, j’ai franchi le sommet du col sous une pluie battante et une température hivernale avant d’attaquer la descente particulièrement dangereuse en raison de l’étroitesse de la chaussée et de la très mauvaise qualité du revêtement. Au prix d’un gros effort, j’ai pu terminer la boucle des belles filles en grimpant par la suite le col des Chevrères puis la Planche des Belles Filles. Avec pour récompense une fringale carabinée à l’arrivée à 430 kilomètres de chez moi.
Les illusions de Robert Millar (12 juillet 1988)
Robert Millar décide fin 87 de rejoindre son ami Stephen Roche dans l’équipe Fagor-MBK pour se mettre au service du vainqueur sortant du Tour la saison suivante. Mais le leader irlandais est finalement absent de cette édition 1988 et l’écossais hérite à nouveau de ce statut dont il ne veut plus.
Sur le Tour 1988, dans l’étape entre Belfort et Besançon, les coureurs ont rendez-vous avec la moyenne montagne. Steve Bauer est maillot jaune et la grande bagarre est prévue le lendemain dans les Alpes. Les favoris Jean François Bernard, Luis Herrera et Pedro Delgado qui n’ont pas prévu d’attaquer se neutralisent dans ce premier col du Tour.
Si la bataille pour le maillot jaune est reportée, celle pour le maillot à pois débute dans les Vosges. Dans ce début d’étape montagneux, le meilleur grimpeur du Tour 1984 décide de passer à l’attaque avec Steven Rooks dans sa roue dans le ballon de Servance situé en début de parcours. L’écossais franchit en tête ce difficile col Vosgien proposé pour la première fois (et unique fois jusqu’à présent) aux coureurs du Tour de France.
Le relief s’aplanit ensuite et le profil de l’étape devient alors plus favorable aux sprinteurs et propice à la lutte pour le maillot vert. Quatre coureurs Sergeant, Lavaine, Ghirroto et Esnault s’échappent au 50ème kilomètre à Lure et portent leur avance à 3’. Le leader de la RMO tente de poursuivre seul l’aventure en résistant au peloton qui l’avale finalement à 13 kilomètres de Besançon. L’étape est remportée au sprint par Jean Paul Van Poppel qui signe sa deuxième victoire consécutive dans un sprint massif.
En devançant le hollandais au sommet du Ballon de Servance, l’écossais prétend montrer qu’il est en mesure de faire le match pour le maillot à pois sur cette édition 88. Les étapes Alpestres apporteront la confirmation que ses espérances vosgiennes n’étaient qu’une illusion. Robert Millar est balayé dans les Alpes par Steven Rooks dans la course au maillot du meilleur grimpeur.
Lassé des distensions au sein de son équipe et de courir le Tour 1988 diminué par des blessures, dépassé dans la course au maillot à pois, l’écossais abandonne la course dans l’anonymat lors de la 18ème étape. L’échec de son expérience de leader, son faible gout de rouler pour de grands noms (Roche ou Lemond), ses mauvais choix d’équipes et ses nombreuses blessures empêcheront celui qui s’appelle Philippa York de rééditer ses performances du Tour 1984.
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