Cauterets-Cambasque

• Altitude : 1355 mètres
• Département : Hautes Pyrénées (65)
• Région : Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées
• Catégorie : 1

Montée depuis Pierrefitte-Nestalas :

Distance : 16 km – Dénivelé : 863 mètres – Pente moyenne : 5,4 % - Pente maximale : 10,5 %

• Longueur : 4/5
• Paysage : 3/5
• Difficulté : 3/5
• Trafic : 2,5/5

13,5/20

Location de vélo : Bike and Py à Lourdes

A la fois station thermale et station de sports d'hiver des Hautes-Pyrénées, Cauterets est un lieu prisé des amoureux des Pyrénnées. Limitrophe de l’Espagne, elle offre un accès à de nombreux sites naturels touristiques comme le lac de Gaube ou le Pont d’Espagne.

La montée de Cambasque possède la particularité de ne compter qu’un point de départ (Pierrefite-Nestallas) mais plusieurs arrivées. Le Tour de France fait escale à divers endroits années après années. Parfois jugée sur les crêtes du Lys, l’arrivée est également possible au niveau de Cambasque ou du Pont d'Espagne.

L’ascension jusqu'au plateau est longue de 16 kilomètres. Roulante dans un premier temps, le pourcentage de la pente vire au noir après la ferme Basque (1136 m).

A la sortie de Pierrefitte-Nestalas (492 m), la route s'élève en dessinant un ruban de bitume accroché à la paroi. Vous laissez sur votre gauche la D921 qui mène à Luz Saint Sauveur pour emprunter la route de Cauterets.

Blotti entre la voie verte et le Gave vous atteignez sans difficulté le hameau de la Galène (577 m) au kilomètre 1,5. A la borne numéro 4, de beaux lacets ondulent sur une pente qui reprend un peu de vigueur.

Le passage devant la centrale hydroélectrique (708 m) après 5,5 kilomètres d'efforts s'accompagne d'une augmentation de pente (8%) qui va forcir (10%) quelques hectomètres plus loin. Vous faites route en direction de l'Espagne en mettant le cap au sud. Jetez un oeil aux Sum de Goury (2185 m) et d'Airraillérouy (2361 m) en profitant de la courte descente qui traverse le hameau d'Ayrat (812 m).

Cette voie d'accès qui se prénomme désormais la route de Pierrefite permet de gagner les hameaux de Quartier Calypso (815 m) et Quartier Concé (817 m) au kilomètre 6. L'entrée dans Cauterets (842 m) au kilomètre 8 annonce le début des difficultés. Au terme de cette première partie, vous ne vous êtes élevés que de 350 mètres.

Au Carrefour D 920-D312 (954 m) planté au kilomètre 10, vous laissez sur votre gauche la route menant au pont d'Espagne pour emprunter la montée de Cambasque / Cauterets Le Lys sur laquelle Miguel Indurain avait signé son unique victoire lors d'une étape en ligne en 1989. Débute véritablement à cet instant l'ascension de Cambasque : 5,4 kilomètres de long, pour un dénivelé positif de 418 mètres et une pente moyenne de 7,7 %.

La montée impose une pente douloureuse (13%) pendant 1,5 kilomètres. Neuf lacets boisés vous permettent de vous hisser rapidement au-dessus de la station. Cinq kilomètres après la sortie de Cauterets, on quitte ces circonvolutions pour partir à l’assaut d’une longue portion rectiligne.

Une légère descente dessinée à l'ultime borne (1310 m) contourne les parkings des remontées mécaniques qui constituent le point de départ de randonnées en direction du cirque de Lys et du lac de Gaube.

Face à vous se dressent les Soum de Mauloc (2073 m) et de Grum (3657 m), vous venez d'accrocher le Plateau de Cambasque à votre palmarès.

Tadej Pogacar coule le Jumbo Warrior (6 Juillet 2023)

En remportant la seconde manche des Pyrénées, Tadej Pogacar relance l'édition 2023 qui paraissait jouée au bas de la descente de Marie Blanque.

L'étape du Granon 2022 avait été posé sur l'armoire des étapes de légende à côté du Puy de Dome 1964, de la descente de Mente de 1971, de Pra Loup 1975, des Champs Elysées 1989, des Arcs 1996 et des Deux Alpes 1998. On imaginait revivre une telle étape dans 20 ans. Pourtant, grâce à ces deux coureurs d'exception, les spectateurs du Tourmalet ont vécu ce 6 juillet 2023 un nouveau moment d'anthologie.

Au lendemain du K.O. de Marie Blanque, la Jumbo Visma s'élance à Tarbes avec la ferme intention d'achever la bête slovène. Col le plus fréquemment emprunté par le Tour de France, le Tourmalet doit être le théâtre de la mise à mort du maillot blanc.

A 4,5 kilomètres du sommet, Wilco Kelderman met au supplice un peloton déjà amaigri afin d'isoler Pogacar. Suite au relais de Sepp Kuss, Vingegaard passe à l'offensive et l'on imagine revivre le scénario du Granon. Si le maillot jaune Jay Hinley craque, le maillot blanc reste dans la roue du tenant du titre. Voyant que la première partie de son plan a échoué, la Jumbo décide d'abattre sa seconde carte en faisant relever Wout Van Aert présent dans l'échappée matinale.

« Du tableau noir chez la Jumbo »

La montée du col d'Aspin délivre l'une des scènes les plus incongrues de cette édition. Présent à l'avant Van Aert emmène le groupe des fuyards matinaux en même temps que ses équipiers mènent la chasse en tête de peloton. Le couteau suisse belge poursuit son effort dans le Tourmalet avant d'attendre le Danois sur les hauteurs de ce "mauvais détour" pour l'amener au pied de la dernière montée.

Au plus fort de la pente à 5 kilomètres du plateau de Cambasque, le maillot vert 2022 s'écarte capot ouvert fumant. Les deux géants se retrouvent en tête de la grande étape des Pyrénées. Le danois qui doit terminer le travail accélère au milieu des drapeaux basques sans parvenir à décrocher le maillot blanc. A 2,7 kilomètres de la ligne, Pogacar attaque et dépose le leader de la Jumbo contre toute attente. L'écart qui se maintient autour de dix secondes finit par atteindre 28 secondes avec les bonifications. La moitié du débours du maintain est repris en seulement deux kilomètres.

La grande étape pyrénéenne livre une double conclusion : les jambes sont présentes malgré un poignet fragile et Pogacar sera un perdant magnifique comme l'année précédente. Bien qu'ayant dépossédé Jay Hinley du maillot jaune, Jonas Vingeggard apparait comme le grand perdant de ce second acte pyrénéen. Tout l'inverse de l'année précédente, lors de la 18^ème étape quand Van Aert avait attaqué dès le départ, essoré ses adversaires dans le col de Spandelles avant d'offrir sur un plateau la victoire à Hautacam sur un plateau au Danois.

Pogacar distance son rival dans une parfaite réplique inverse du scénario de la veille. N'ayant jamais réussi à sortir Vingegaard de sa roue lors de l'édition 2022, le slovène se rassure tout en montrant sa force mentale dans cette première arrivée au sommet.

« La plus belle rivalité de l'histoire du Tour de France »

Vingegaard et Pogacar offrent il la plus belle rivalité sportive de l'histoire du Tour de France ? En passe de terminer premier et deuxième du Tour pour la troisième année consécutive avec au moins une victoire chacun*, les deux prodiges relèguent la concurrence dans une galaxie très lointaine.

*Joop Zotoemelk a terminé deux fois deuxième en 1978 et 1979 derrière Hinault. Le Hollandais remporte la grande boucle en 1980 en profitant de l'abandon du français.