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Col du Portet d’Aspet

  • Altitude : 1069 mètres
  • Département : Haute Garonne (31)
  • Région : Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées
  • Catégorie : 2

Montée depuis Aspet :

Distance : 14,3 km – Dénivelé : 594 mètres – Pente moyenne : 4,2 % - Pente maximale : 17 %

  • Longueur : 3/5
  • Paysage : 2,5/5
  • Difficulté : 2,5/5
  • Trafic : 3/5

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Location vélo : Luchon Cycling à Bagnères de Luchon

Le col du Portet d’Aspet qui culmine à 1069 mètres permet de passer de la vallée du Ger qui est un affluent de la Garonne à la vallée de la Balongue dans le bassin du Salat.

La montée depuis Aspet (475 m) propose le versant le plus ardu d’une longueur de 14,30 kilomètres à 4,15% de moyenne. Les 10 premiers kilomètres étant à 2% de moyenne, on peut considérer que la véritable ascension commence au pont de l’Oule et ses brefs passages à 17% que l’on retrouve d’ordinaire sur la Vuelta. Un panneau annonce en effet le début officiel du col à cet endroit en indiquant des chiffres vertigineux : 4,4 kilomètres à 9,7% de moyenne.

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Ce col de moyenne montagne débute à la sortie d’Aspet par une longue route linéaire sans relief qui traverse de jolies habitations. Cette route D5 offre un premier virage sur la droite puis un deuxième sur la gauche qui précède l’entrée dans Sengouanet (506 m).

Sa traversée propose deux nouveaux virages et les premiers pourcentages de l’ascension (4%). On quitte à la sortie de ce village la route D5 qui mène au pied du col des Arès en bifurquant sur la gauche pour emprunter la D618 (kilomètre 4).

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La route offre alors une descente de quelques hectomètres après la chapelle d’Esplas en longeant le Ger au milieu d’un environnement boisé dans lequel le hêtre supplante le sapin. Pendant plusieurs kilomètres, les descentes alternent avec les montées sur une route aux virages peu prononcés qui traverse une Garonne déchainée qui tente de sortir de son lit.

J’ai commis l’erreur d’attaquer cette partie roulante trop rapidement, pressé de découvrir les forts pourcentages qui apparaissent après la traversé de Hene Morté (610 m).

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A partir du Pont de l’Oule (633 m) qui fait le lien avec le col de Menté se présente un sacré morceau de 4.4 kilomètres à 9.7% de moyenne qui serpente à travers les bois. Le changement est brutal, il contraint à digérer rapidement le passage d’une route linéaire aux très faibles pourcentages à une route plus sinueuse aux pourcentages vertigineux.

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Le premier virage sur la droite dévoile une pente de plus de 10% qui oblige à tout mettre à gauche. Le muret sur lequel Fabio Casartelli a perdu la vie apparait à la sortie de ce virage sur la gauche de la route. Quelques mètres plus haut se trouve le mémorial en l’honneur du champion olympique de Barcelone.

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Après le passage de la stèle de marbre blanc qui situe sur la gauche de la route, la pente s’envole à 17% puis 20% et rappelle que l’on est dans les Pyrénées. Cette première moitié d’ascension est accompagnée du bruit sourd de la Bareille dont on s’éloigne après une épingle au dénivelé vertigineux.

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La pente reste très forte jusqu’au sommet et dépasse régulièrement les 10%. Dans ce final désormais silencieux, la forêt domaniale du Pic de Paloumère s’éclaircie à l’approche du département de l’Ariège.

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Le sommet du col qui apparait après une dernière épingle sur la gauche est situé en Haute Garonne et ne marque pas la frontière avec l’Ariège.

L’arrivée livre un panorama sur le pic d’Aneto (3408 mètres) qui est le point culminant des Pyrénées, la pyramide du mont Valier (2838 mètres), les crêtes de Cornudère (1579 mètres) et le pic de la Calabasse (2210 mètres).

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Au final, cette ascension qui débute véritablement au Pont de l’Oule propose un court mais violent effort qui oblige à être en danseuse pendant plus de 4 kilomètres. Les deux passages à 17% (je pense que c’est en réalité autour de 14-15%) vous donnent l’impression d’être arrêté malgré un développement adapté. La circulation automobile est modérée entre Aspet et la jonction avec le col de Menté puis inexistante à partir du Pont de l’Oule.

Ce col est très différent du col de Menté (que l’on associé souvent au Portet d’Aspet) sur lequel je me suis fait plus plaisir. Le Portet d’Aspet offre certes une jolie route en forêt à partir du Pont de l’Oule mais propose des pourcentages trop élevés et surtout trop peu de lacets pour relancer l’allure.

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La fin du rêve de Laurent Brochard (15 juillet 1997)

Le col du Portet d’Aspet est depuis 1995 lié au décès de Fabio Casartelli. Ne souhaitant pas évoquer ce drame, j’ai volontairement choisi de me remémorer un autre moment lié à ce col qui correspond au premier passage du Tour deux ans après la mort du coureur italien.

La 10ème étape du Tour de France 1997 qui mène les coureurs de Bagnères de Luchon à Andorre Arcalis propose six cols répertoriés au grand prix de la montagne dont le Portet d’Aspet placé en début d’étape.

La veille, Laurent Brochard qui porte le maillot de meilleur grimpeur depuis l’arrivée de la première étape en ligne à Forges les Eaux a gagné la première manche pyrénéenne à Loudenvielle. Auteur d’un grand numéro dans le col d’Azet, « la broche » a bénéficié du marquage entre les trois hommes forts de cette édition 97 Jan Ulrich, Richard Virenque et Marco Pantani pour remporter sa plus belle victoire à l’âge de 29 ans, le jour de la fête nationale.

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Lors de la seconde étape pyrénéenne longue de 250 kilomètres, le coureur de l’équipe Festina franchit en tête le col du Portet d’Aspet et vit à cet instant un rêve éveillé : passage d’un col mythique pyrénéen en tête, le maillot à pois sur le dos, le lendemain d’une victoire d’étape un 14 juillet.

Lorsque la course démarre vraiment après le moment de recueillement dans la descente de ce col, le sarthois disparait dans les profondeurs du classement à l’approche de la principauté d’Andorre. Le Portet d’Aspet marquera la fin de son rêve sur ce Tour 1997 : il finira l’étape en 62ème position loin du trio Ulrich/Virenque/Pantani, perdra le maillot à pois à Arcalis au profit de son leader et retrouvera une place d’équipier dans l’équipe Festina après avoir été dans la lumière en ce début de Tour.

« La fin de l’aventure Festina »

Néanmoins, Laurent Brochard connaitra l’apothéose trois mois plus tard en remportant le titre de champion du monde à St Sébastien. Le vélo d’or français 1997 viendra récompenser la meilleure saison de la carrière du sarthois. Mais le maillot arc en ciel ne portera pas chance à « la broche » qui connaitra une saison 1998 cauchemardesque : une grave chute lors de Tireno Adriatico le contraint à déclarer forfait pour la saison des Classiques de printemps, l’Affaire Festina le conduit en garde en vue, une non- sélection pour les championnats du monde et une suspension de cinq mois prononcée en décembre.

Au retour de sa suspension, Laurent Brochard rejoint l’équipe Jean Delatour en 2000, puis AG2R Prévoyance (2003-2005) et enfin Bouygues Télécom (2005-2007) sans jamais abandonner sa coupe made in R.F.A. -Düsseldorf -1983.

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