Montée depuis Valloire :
Distance : 18 km – Dénivelé : 1216 mètres – Pente moyenne : 7 % - Pente maximale : 12 %
15/20
Location de vélo : Magnin Sports à Valloire
Le col du Galibier est un col routier des Alpes françaises situé à 2642 m d’altitude entre les départements de la Savoie au nord et des Hautes Alpes au sud. Il relie ainsi St Michel de Maurienne à travers le col du Télégraphe à Briançon via le col du Lautaret. Il est le cinquième plus haut col routier de France après le col de l’Iseran (2770 m), le col d’Agnel (2744 m), le col de la Bonette (2715 m) et le col de Restefond (2680 m).
Le versant nord qui part de Valloire (1405 m) est à la fois le plus célèbre et le plus difficile des deux versants. Ce col mythique sur lequel les plus grands grimpeurs se sont illustrés présente dès la sortie de la station de sports d’hiver un passage à 9% avant les Verneys (1558 m) auquel fait suite une baisse de la déclivité (4% de moyenne) pendant 2 kilomètres.
La première moitié de la montée entre Valloire et Plan Lachat que l’on atteint au kilomètre 10 ne présente pas de difficultés en raison d’un pourcentage moyen de 6%. Cependant le vent qui peut souffler de face, la monotonie du trajet, la fatigue accumulée dans le Télégraphe et l’augmentation progressive de la pente jusqu’à 8% peuvent entamer le moral des audacieux.
Cette route linéaire se relève brusquement à l’approche du Plan Lachat (1985 m) qui marque à la fois le franchissement de la barre symbolique des 2000 m et le début des difficultés. La pente s’envole à 11% sur un tracé qui multiplie les virages serrés au milieu des barres rocheuses dans un paysage hostile et désolé qui permettent d’atteindre les Granges du Galibier (2556 m) au kilomètre 15. Dans cette seconde partie bien plus intéressante, les pourcentages ne descendront plus en dessous de 9% jusqu’au sommet si l’on excepte le fléchissement de pente au niveau du petit lac et atteindront régulièrement les 12%.
Le final offre six épingles qui serpentent dans un désert rocailleux. Ce tronçon est très difficile, il y fait froid, il est balayé par le vent et les premiers névés apparaissent. Le dernier kilomètre qui part sur la gauche afin d’éviter le tunnel du Galibier interdit aux vélos est un supplice en raison d’un pourcentage qui flirte avec les 10%, des ultimes lacets qui réclament à nouveau des relances, de la fatigue accumulée au cours des 35 kilomètres d’ascension, du froid et de la pluie qui a fait son apparition.
Au sommet, le panorama dévoile les aiguilles d’Arves (3514 m) et le mont Thabor (3181 m) au nord puis la Barre des Ecrins (4102 m) ainsi que la Meije (3983 m) au sud. La route dessine au sommet du col une courbe sur la gauche qui permet de rejoindre Briançon en passant par le Lautaret (2058m).
Ce col mythique du Tour de France est un monument mais demeure infiniment moins joli que l’autre géant des Alpes du Nord l’Iseran. La route est envahie par les voitures et surtout les motos qui le confondent avec le circuit Carole. Le décor très sombre et désolé n’est pas à la hauteur de celui du géant de la haute Tarentaise. Mais cette ascension reste un très beau souvenir et doit impérativement figurer au palmarès des amoureux des cols routiers de montagne.
Le sacre d’Alexandre le Grand (13 juillet 2005)
La 11ème étape entre Courchevel et Briançon propose aux coureurs trois grands cols de Maurienne : la Madeleine, le Télégraphe et le Galibier. Depuis la veille et la première arrivée au sommet de cette édition 2005, personne n’imagine que la victoire finale n’échappera à Lance Amstrong.
Derrière les deux premiers attaquants du jour Hushovd et Dumoulin, un groupe de contre attaquants se forme dans la Madeleine sous l’impulsion d’Alexandre Vinokourov qui emmène dans sa roue Pereiro, Mancebo, Heras, Botero, Martinez, Cauchiolli et Horner. En lançant l’une de ses cartes maitresses à l’avant de la course, la T-mobile qui présente une véritable dream team sur le Tour 2005 (Ulrich, Ködlen et Vinokourov) espère enfin renverser la Discovery Channel.
En tête de cette échappée royale, le champion du Kazakhstan assume l’essentiel de la poursuite et revient sur les hommes de tête avant de placer une attaque que seul le colombien Botero et l’espagnol Pereiro parviennent à suivre. Au sommet de la Madeleine que Botero passe en tête, leur avance est de 1’05 sur le peloton maillot jaune.
Quatre coureurs sont en tête dans la vallée de la Maurienne avant d’attaquer la deuxième difficulté du jour le col du Télégraphe au moment où le peloton temporise. Botero, Vinokourov et Pereiro distancent Martinez dans le Télégraphe et franchissent le sommet dans cet ordre 3’ avant le groupe Amstrong.
« Vinokourov passe en tête le Galibier »
Dans le Galibier, Botero et Vinokourov se détachent lorsque la Discovery Channel enclenche véritablement la poursuite. Iban Mayo et Andreas Klöden font les frais de cette accélération. Sur les pentes les plus sévères du Galibier à 5 kilomètres du sommet, Alexandre Vinokourov lâche Santiago Botero et passe en tête du toit du Tour 42’’ devant le colombien. Le peloton franchira le sommet avec de 2’40 de retard sur le Kazakh.
Excellent descendeur, le colombien aux yeux bleus comble son retard dans la descente, la victoire se jouera au sprint entre les deux anciens équipiers de la Telekom. Vinokourov attaque le premier à 250 mètres de la ligne et ne sera pas rejoint. Le panache du champion du Kazakhstan est récompensé. Le groupe Amstrong dans lequel on retrouve tous les grands leaders franchit la ligne à 1’ 45 d’Alexandre le Grand qui a été sacré sur les pentes mythiques du Galibier.
Vino qui a connu la meilleure saison de sa carrière en 2003 en obtenant notamment une troisième place sur le Tour signe son grand retour* avec cette victoire de prestige avant de récidiver sur les Champs Elysées.
Contraint de quitter la T-Mobile en raison de relations tendues avec Ulrich pourtant apprécié de ses pairs, Vinokourov atterrit chez Liberty Seguros mais ne bénéficie pas de la retraite d’Amstrong l’année suivante en se voyant refuser l’accès au Tour de France sur fond d’affaire Puerto. Il se rabat sur la Vuelta qu’il remporte et se présente en 2007 dans la peau du favori du Tour de France au sein d’une équipe Astana entièrement dédiée à sa cause.
« Vinokourov est suspendu deux ans »
Auteur de performances inégales lors de cette édition, le kazakh est convaincu de dopage après sa victoire dans le contre la montre d’Albi suite à un contrôle qui met en évidence une transfusion homologue. Les experts affirment que le leader de l’équipe d’Astana a reçu le sang d’un donneur qui possède le même groupe sanguin et le même rhésus que le sien. La présence de son père sur le Tour 2007 vient étayer cette hypothèse. Vinokourov qui nie les faits se défend en affirmant que s’il avait utilisé le sang de son père, le test aurait été positif à la vodka…. Quelques jours plus tard, le laboratoire de Chatenay-Malabry décèle une double population d’hématies confirmant la transfusion sanguine homologue. Soucieux de préparer sa défense, Vinokourov quitte le Tour et regagne Monaco pour y rencontrer un ponte de l’hématologie et apporter la preuve de son innocence. La défense de Vino repose sur l’idée que ce contrôle anormal serait la conséquence d’un engorgement de sang dans sa cuisse consécutif à sa chute lors de la 5ème étape entre Chablis et Autun. Tout ça pour ça…. Astana se retire du Tour et le grand Vino sera suspendu deux ans jusqu’en Août 2009.
De retour dans le peloton au sein de l’équipe Astana décimée par le départ des Expendables du vélo (Lance Amstrong, Andreas Klöden, Christopher Horner, Levi Lepheimer, Haimar Zubeldia) à la RadioShak, le champion Kazakh connait la consécration en remportant le titre olympique à Londres en 2012. Coureur controversé, Alexandre Vinokourov peut se vanter d’avoir gagné dans sa carrière un grand Tour (Vuelta 2006), un monument (Liège Bastogne Liège en 2005 et 2010), une Ardennaise (Amstel Gold Race 2003), une course par étape d’une semaine (Critérium du Dauphiné 1999, Paris Nice 2002 et 2003, Tour de Suisse 2003, Tour du Trentin 2010), un championnat national (2005) et un titre olympique (2012).
*Alexandre Vinokourov était absent du Tour 2004
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