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Col de Val Louron - Azet

  • Altitude : 1580 mètres
  • Département : Haute Pyrénées (65)
  • Région : Languedoc Roussillon-Midi Pyrénées
  • Catégorie : 1

Montée depuis Genos :

Distance : 7,5 km – Dénivelé : 620 mètres – Pente moyenne : 8,27 % - Pente maximale : 14 %

  • Longueur : 2/5
  • Paysage : 3/5
  • Difficulté : 3/5
  • Trafic : 4/5

12/20

Location vélo : Luchon Cycling à Bagnères de Luchon

Le col d’Azet est un col routier pyrénéen situé dans le département des Hautes Pyrénées qui permet de relier Loudenvielle et Genos dans la vallée du Louron à Saint Lary Soulan dans la vallée de l’Aure.

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Arrivé tardivement dans l’histoire du Tour, le col d’Azet a souvent permis à de nombreux grands coureurs de s’illustrer, Marco Pantani en 1997, Fernando Escartin en 1999, Laurent Jalabert en 2001 et Joaquim Rodriguez en 2013 l’ont franchi en tête après y avoir fait un numéro. Ce col a également été le théâtre d’un mano à mano resté dans les mémoires entre Miguel Indurain et Claudio Chiappucci lors de la 13ème étape du Tour 1991 qui arrivait pour la première et unique fois à Val Louron.

Le col de Val Louron-Azet est l‘incarnation du col pyrénéen : il est court, très irrégulier et offre de forts pourcentages qui dépassent régulièrement les 10%. La sortie de Genos propose une déclivité impressionnante qui vous oblige à rouler « au rupteur » dès le pied.

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Cette ascension qui mène à la station de sports d’hiver de Val Louron propose cinq premiers kilomètres aux pourcentages irréguliers oscillant entre 8 et 14% qui dessinent 10 virages en épingles. Les nombreux lacets permettent d’entrevoir le lac de Loudenvielle en contre bas et de jeter un œil sur le versant ouest du Peyresourde. Alors que l’on imagine que le plus difficile est passé, la pente continue à offrir de nombreux passages à plus de 10% sur une route toujours aussi large et sinueuse jusqu’au virage numéro 11 en forme de bec de flute.

L’arrivée au 5ème kilomètre permet de souffler puisque la pente redevient enfin supportable (6%). A l’approche de la station du Val Louron (1420 m), la route se dégage et il est alors envisageable d’apercevoir sur la gauche le domaine de Peyragudes (1645 m) et son célèbre altiport.

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L’avant dernier virage situé à 1,5 kilomètres du sommet offre deux choix de route : il est possible d’abréger ce moment bien difficile en continuant tout droit afin de plonger en direction de la station de sports d’hiver ou de refermer son virage sur la droite et de poursuivre son chemin en direction du sommet du col. La route dont l’état se dégrade brusquement se rétrécie et traverse les alpages sur une pente à nouveau très irrégulière.

Un court final à 11% sur une centaine de mètres oblige à fournir un dernier effort pour conclure cette jolie ascension sans trafic.

Au sommet, on découvre le Pla d’Adet (1680 m) et le col du Portet (2215 m) en se tournant vers l’ouest. Cette dernière découverte de Christian Prudhomme a permis d’ajouter en 2018 un troisième « 2000 pyrénéen » au patrimoine du Tour après le Tourmalet (2115 m) en 1910 et le Port de Pailhères (2001 m) en 2003. De l’autre côté, il est possible d’apercevoir la station du Val Louron, le versant ouest du col de Peyresourde et le domaine de Peyragudes.

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La révolte de Fernando Escartin (20 juillet 1999)

Cette première étape pyrénéenne du Tour 1999 intervient après une journée de repos. Le spectacle proposé ce jour-là sauve cette édition en demi-teinte dominée par Lance Amstrong un an après la douloureuse affaire Festina. Convaincu que l’américain est imbattable sur les montées finales, les Kelme de Fernando Escartin tentent de le renverser en attaquant de loin.

Tous les acteurs de cette édition présentée comme le Tour du renouveau sont au rendez-vous de cette difficile étape qui propose le col des Ares, le col de Menté, le col du Portillon, le col de Peyresourde, le col d’Azet puis la montée vers Piau-Engaly.

Si cette étape est restée dans les mémoires avec celle de Sestrières, c’est parce que Fernando Escartin a choisi de se dévoiler loin de l’arrivée. Au kilomètre 114, le leader de la Kelme passe à l’offensive dans Peyresourde en compagnie de Garcia et de Dufaux. La grande bagarre est lancée à 59 kilomètres de Piau-Engaly.

« Escartin isole Amstrong »

Pour la première fois depuis le départ de Vendée, la situation devient embarrassante pour le leader de l’US Postal qui voit l’écart grandir sans équipier à ses côtés pour mener la chasse. Le maillot jaune accuse alors un retard de 2’ au sommet du col de Peyresourde sur le grimpeur de la Kelme. Afin d’accrocher une place sur le podium à Paris, l’espagnol doit poursuivre son effort et « se fait la peau » dans le col d’Azet que les coureurs abordent depuis Genos. L’homme de Biescas dans les Pyrénées espagnoles lâche ses deux compagnons d’échappée et accroit son avance sur le groupe maillot jaune. Au sommet du col d’Azet qu’il franchit en tête, Escartin est virtuellement deuxième du Tour de France.

Mais malin comme un singe, Lance Amstrong joue avec les nerfs de son dauphin Alex Zulle qui va assurer lui-même la poursuite derrière Escartin qui menace sa deuxième place. L’américain qui possède cette année-là l’équipe la moins forte de son règne fait rouler son dauphin comme un équipier et maintient Escartin toujours aussi inélégant sur le vélo à une distance raisonnable.

Amstrong qui fait de la patinette dans la roue de Zulle passe à l’offensive à 9 kilomètres de l’arrivée à Piau-Engaly. Richard Virenque ne peut suivre le démarrage de l’américain tout comme son ancien équipier suisse et l’on imagine à cet instant revivre le scénario de Sestrières.

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L’ancien lieutenant de Tony Rominger s’offre un premier bouquet sur le Tour de France à 31 ans malgré le retour du maillot jaune finalement victime d’un début de fringale à 5 kilomètres de la ligne. Alex Zulle finit deuxième de l’étape dans le même temps que Richard Virenque. Lance Amstrong termine quatrième 9" derrière les deux anciens Festina. Fernando Escartin remonte à la 3ème place du classement général qu’il gardera jusqu’à Paris.

Richard Virenque s’assure un 5ème maillot à pois qui n’aura pas l’éclat des précédents. Le français a franchi en tête uniquement le col de Montgenèvre mais a toujours joué placé sur les autres. Encore marqué par l’affaire Festina, lynché et moqué pendant un an par des personnes dont la connaissance du vélo se limite encore aujourd’hui à la pratique du Vélib’ sur les pistes cyclables d’Anne Hidalgo, Richard Cœur de Lion ne profite pas des absences de Pantani et Ulrich pour gagner son premier Tour de France. Le coureur de la Polti ne remporte pas d’étape cet été-là et finit à une modeste 8ème place au classement général. Le varois est également perturbé dans sa préparation par le refus d’ASO de l’inviter sur le Tour dans un premier temps mais subit surtout l’avènement d’Amstrong.

Fernando Escartin aura eu le mérite de se révolter face à l’écrasante domination du champion américain grâce à un grand numéro dans le col de Val Louron-Azet.

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