Montée depuis les Cabannes :
Distance : 15,9 km – Dénivelé : 1260 mètres – Pente moyenne : 7,8 % - Pente maximale : 11 %
15,5/20
Location de vélo : Ax Sports Loisirs à Ax les Thermes
Arrivée tardivement dans l’histoire du Tour de France, le Plateau de Beille est devenu un incontournable en l’espace d’une décennie grâce à quatre arrivées d’étape et trois grands vainqueurs qui ont systématiquement remporté le Tour cette année-là (Marco Pantani en 1998, Lance Amstrong en 2002 et 2004 et Alberto Contador en 2007).
Situé en plein cœur de l’Ariège entre Tarascon sur Ariège et Ax les Thermes, ce plateau qui a longtemps été un lieu d’élevage est devenu une station réputée pour la pratique du ski de fond à partir de 1989. Ses 70 kilomètres de piste font du Plateau de Beille la station des Pyrénées la plus fréquentée pour la pratique du ski nordique.
Au départ des Cabannes (530m) qui marque le pied de la montée, vous virez sur la gauche sur une route gravillonneuse pour affronter une redoutable ascension à 8% de moyenne qui s’oriente vers le sud. Les petits braquets sont ici indispensables sous peine de passer un moment bien difficile. Dès la sortie des Cabannes la pente s’envole et la route dessine trois virages serrés qui permettent d’apprécier les vestiges du château de Verdun.
S’ensuit une longue courbe sur la droite qui prépare trois nouveaux lacets révèlant une vue plongeante sur le village de Pech. J’ai essayé de rapidement trouver mon rythme pour ne pas subir ces ruptures de pente dont ce passage à 10% au kilomètre 3.
La pente s’adoucit à 7% lors du passage des 1000 mètres d’altitude à la sortie des grands lacets avant d’augmenter à nouveau au kilomètre 8 à près de 10%. L’ascension propose alors une succession de six virages serrés qui serpentent le long des cabanes de plâtre.
Au kilomètre 10, on découvre la Fontaine Henri IV (1360m) sur la droite de la route alimentée par les eaux de torrents souterrains qui annonce une redoutable épingle sur la droite. S’ensuit un double gauche sur une pente dont la déclivité dépasse toujours les 8,5% qui précède un léger replat (kilomètre 12) au niveau de la cabane de Pierrefitte.
Sans prévenir, la pente augmente à 11% pendant 800 mètres. Cette portion rectiligne apparait comme le passage le plus difficile de la montée. Au kilomètre suivant, l’épingle de la Jasse de Mounégou marque la sortie de la forêt de pins et de hêtres ainsi que des forts pourcentages. L’ascension propose enfin un peu de répit au pas de Roland (1696m). A partir de ce 14ème kilomètre les pourcentages resteront inférieurs à 7,5% dans un final qui n’en finit plus.
Au décours d’une dernière courbe sur la droite apparaît un plateau géant sur lequel ont été construit un restaurant et un parking. En se tournant vers le sud, on peut observer les massifs de l’Aston et du Capcir dont les plus hauts sommets marquent la frontière entre l’Ariège et la principauté d’Andorre : le Pic du Port de Siguier (2903m), le Pic de Serrère (2912m), le pic de la Cabaneta (2847m) et le Pic Carlit (2921 m). Dans ce lieu qui sent bon le bois humide séché par le soleil et qui a su conserver son authenticité, vous profitez des pâturages exposés au soleil de montagne pour boire un dernier bidon. Cette ascension qui dessine un dénivelé impressionnant ressemble beaucoup à celle de Luz Ardiden par son kilométrage, ses nombreuses épingles, son silence et son absence de points de vue sur les 2/3 du parcours.
La tournée du Patron (19 juillet 2002)
La grande étape pyrénéenne de cette édition 2002 entre Lannezan et le plateau de Beille proposent cinq difficultés à gravir : le col de Menté, le col du Portet d’Aspet, le col de la Core, le col de Port puis l’ascension finale vers le plateau de Beille.
Le début d’étape est animé par les prétendants au maillot à pois. Dans le col de Menté Jalabert accélère à l’avant du peloton pris en chasse par Richard Virenque. Ne trouvant pas l’aide espérée auprès de ses compagnons d’échappée, Jalabert se lance dans un nouveau raid solidaire derrière Christophe Oriol que le mazamétain rejoindra au pied du Portet d’Aspet. Dans le dernier kilomètre de ce col de 2ème catégorie, l’ancien numéro 1 mondial décroche le coureur d’AG2R la Mondiale et passe en tête. Après 120 kilomètres d’échappée la veille qui lui ont permis de franchir en tête l’Aubisque, Jalabert profite de son entente avec Dufaux sorti en contre et des cols ariègeois pour poursuivre sa moisson en passant en tête du col de la Core et du col de Port.
Aux Cabannes, le peloton conduit par l’US Postal accélère l’allure et réduit l’écart à 2’50. Comme la veille, Jalabert est repris, cette fois à 9 kilomètres du sommet. Le coureur de la CSC se console avec le maillot à pois dont s’éloigne Richard Virenque qui rate complètement sa traversée des Pyrénées.
Lance Amstrong sur lequel on a tout dit (cf col du Soudet, cf col des Saisies, cf col du petit Saint Bernard) fait donner sa garde rapprochée avec Jose Luiz Ruibiera comme tête de gondole. Les adversaires du maillot jaune souffrent et sont décramponnés dès le pied de ce nouvel incontournable ariègeois : Botero le colombien, Serrano et Gonzales de Galdeano les espagnols et le très surprenant Rumsas le lituanien. Visiblement aussi fort que l’année précédente, l’américain lâche ses derniers concurrents à 6 kilomètres du sommet sans véritablement démarrer. Une simple accélération qui fait dodeliner sa petite chaine en argent que son maillot ouvert laisse apparaitre suffit à décrocher son dernier concurrent Joseba Beloki et son équipier de luxe Roberto Heras. Le patron du peloton est bien le roi des Pyrénées après sa victoire la veille à la Mongie. L’opposition est balayée sur les pentes du plateau de Beille : c’était la tournée du Patron !
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