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La Rosière

  • Altitude : 1855 mètres
  • Département : Savoie (73)
  • Région : Auvergne Rhône Alpes
  • Catégorie : 1

Montée depuis Bourg Saint Maurice :

Distance : 21,5 km – Dénivelé : 1037 mètres – Pente moyenne : 5 % - Pente maximale : 7 %

  • Longueur : 5/5
  • Paysage : 4/5
  • Difficulté : 2.5/5
  • Trafic : 2,5/5

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Location de vélo : Intersport à Bourg Saint Maurice

La montée vers la Rosière offre une ascension roulante de plus de 20 kilomètres qui a fait son apparition dans le Tour de France en 2018. Cette ascension présente la particularité de proposer 3 itinéraires à la difficulté inégale :

  • l’ascension principale qui apparait comme étant la plus facile et décrite ci-dessous
  • la variante par Montvalezan qui a été empruntée par les coureurs du Tour en 2018
  • la route secondaire par Sainte Foy de la Tarentaise et le Miroir qui oblige à débuter l’ascension en prenant la direction de Tignes après Seez.

Les 2 premiers kilomètres qui sont communs avec la montée de Tignes offrent à la fois une route très fréquentée et de forts pourcentages jusqu’à Seez (895 m) qui propose un premier choix de route. Il est alors possible de prendre la première sortie sur la droite en direction de Tignes et de Val d’Isère pour s’offrir la variante par Sainte Foy ou d’opter pour la deuxième sortie qui permet d’atteindre le hameau de Villard Dessous (929 m) après un kilomètre roulant (4%) et trois épingles ombragées. Le kilomètre suivant (6%) qui sillonne les pâturages permet d’accéder à Villard Dessus (1004 m) et à son Auberge du Val Joli à l’aide de trois nouveaux lacets.

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Au décours de ces 4 premiers kilomètres fréquentés et sinueux, cette route du petit saint Bernard devient plus rectiligne et traverse le Noyeray et sa jolie Ferme d’Angèle que l’on atteint au 5ème kilomètre. A la sortie ce hameau, 2,5 kilomètres après Seez, deux options s’offrent à vous. Il est possible de poursuivre votre route en suivant la D84 en direction de Montvalezan (1163m) et d’emprunter le trajet officiel de l’étape de la Rosière. Cette variante vous obligera à affronter un redoutable tronçon de 6 kilomètres à 9% de moyenne dont un passage à 11% à l’approche du Villaret (1363 m). En restant sur la D190 en refermant votre virage sur la gauche, vous évoluerez sur une route sinueuse et ombragée qui dessine huit virages en épingles. Ce passage aux pourcentages roulants (autour de 5-6%) permet d’admirer tout au long de cet enchainement de lacets le Mont Pourri (3779 m) et ses dimensions himalayennes.

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A 9 kilomètres de la Rosière, au décours d’une épingle sur la droite apparait l’hôtel du Belvédère dont le replat permet de relancer l’allure et de gagner l’intersection avec la route menant au Chatelard. En effet, à 6.5 kilomètres de l’arrivée, vous laissez sur la droite le ruban de bitume qui permet de plonger en direction de la Combaz et du Chatelard.

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Peu avant l’antépénultième virage en épingle situé à 4 kilomètres du sommet, vous apercevez en contre bas sur la droite les derniers hectomètres de la montée d’Hauteville (1559 m) qui attire l’attention car repeinte en rose pour célébrer la première arrivée du Tour de France à la Rosière.

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L’avant dernier lacet qui se referme sur la droite permet d’apercevoir les premières habitations de la Rosière, un imposant transformateur et de deviner le camping de la forêt de la Rosière sur une pente toujours aussi roulante.

A l’approche de la station, cette montée de la Rosière propose la dernière des 19 épingles que comprend cette ascension qui est également la plus belle par sa largeur, la qualité de son revêtement, son exposition et son dessin.

L’entrée dans la Rosière (1827 m) au kilomètre 21 est matérialisée par le passage sous une arche. Sa traversée permet de découvrir une jolie station au centre-ville animé.

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Située sur la commune de Montvalézan à une altitude de 1850 m, son exposition plein sud offre un balcon sur la vallée de la Tarentaise. Faisant partie de l’espace San Bernado qui s’étend jusqu’à la Thuile en Italie, la Rosière est peuplée de chalets en bois construits dans un style savoyard à partir des années 50.

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Geraint Thomas, une épine dans le pied de la Sky à la Rosière (18 juillet 2018)

La 11ème étape entre Alberville et la Rosière permet enfin de voir débuter le Tour 2018 après dix jours de course et de nombreuses heures de sieste. Au lendemain de la première étape alpestre qui a vu les favoris se neutraliser, la grande bagarre est attendue sur cette courte étape de 108,5 kilomètres qui propose le terrible Signal de Bisanne (HC), l’original col du Pré (HC), la fin du magnifique Cormet de Roseland (2ème C) et l’inédite montée de la Rosière (1ère C).

Dans la montée de Bisanne, Alaphilippe et Bardet rejouent « Jalabert et Virenque 2002 » dans la quête du maillot à pois qui tournera à l’avantage du coureur de la Quick Step mais contribuera une nouvelle à dévaluer ce prestigieux maillot (cf Col des Arès, col du Portillon). Plus véloce, Julian Alaphilippe passe en tête du signal de Bisanne devant Warren Barguil et Thomas de Gendt. Le groupe d’échappés se reconstitue au pied du col du Pré au moment où le leader de l’équipe Fortuneo décide de faire rouler ses équipiers pour éliminer le maillot à pois.

« La Movistar lance les grandes manœuvres »

Dans le peloton des favoris, l’équipe Movistar débute les grandes manœuvres en lançant à l’avant l’un de ses trois leaders Alejandro Valverde dès les premiers contreforts du col du Pré à 55 kilomètres de l’arrivée qui retrouve son équipier Marc Soler parti dans l’échappée matinale. Grâce au travail du dernier vainqueur du Paris Nice, l’avance du vétéran espagnol augmente jusqu’à 2 minutes dans le Cormet de Roseland.

Les vues d’hélicoptères du Mont Blanc proposées ce jour-là lors de l’ascension du Cormet de Roseland ont permis l’espace d’un instant de ne plus entendre les commentaires de Thomas Voeckler qui oscillent depuis le départ de Vendée entre propos obséquieux à l’égard de Laurent Jalabert, blagues de Laurent Ruquier et rappels des règles de sécurité routière dignes du Cours Elémentaire. Même l’excellent Alexandre Pasteur d’Eurosport apparait méconnaissable à l‘antenne depuis son passage sur le service public à force de s’échiner à servir les plats à la jolie Marion Rousse (aurait-elle été choisie pour occuper ce poste en ayant le même physique que Caroline de Haas ou Christine Angot ?) dont le costume de consultante en cabine apparait bien trop grand et au Didier Gustin de la moto 1. Thierry Adam pourtant si décrié lors de ses dernières années au poste de commentateur principal sauve le bilan de cette équipe en étant sobre et plutôt pertinent sur la seconde moto. Il apparait urgent de revenir à la tradition du duo de commentateurs (Robert Chapatte/Jacques Anquetil ; Patrick Chêne/Robert Chapatte ; Patrick Chêne/Bernard Thévenet ; Christian Prudhomme/Bernard Thévenet ; Thierry Adam/Laurent Fignon ; Thierry Adam/Laurent Jalabert ; on a oublié Henri Sannier, Christophe Josse et Cédric Vasseur) en abandonnant le concept du trio et de remettre Nicolas Geay sur la moto 1 tout en conservant Thierry Adam sur la seconde. On garde néanmoins Franck Ferrand à l’antenne pour être certain de réussir le Bac Histoire-Géo.

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Le grand monsieur de cette étape est Tom Dumoulin qui attaque en compagnie de son équipier Kragh Andersen dans la périlleuse descente du Cormet de Roseland. Le Marian Gold du peloton se présente à Bourg Saint Maurice avec seulement 45’’ d’avance sur le rouleau compresseur Sky et résiste seul sur cette montée de la Rosière qui correspond parfaitement à ses caractéristiques de rouleur de montagne à l’armada Sky au grand complet qui pourrait mettre trois coureurs aux trois premières places du Tour de France (1-Chris Froome 2-Geraint Thomas 3-Egan Bernal).

A 9 kilomètres de l’arrivée, Mikel Nieve fausse compagnie au groupe des favoris et se lance à la poursuite des cinq derniers survivants de l’échappée matinale parmi lesquels figure encore Warren Barguil qui rêve d’un nouvel Izoard et du maillot à pois.

« L’accès au trône du Prince de Galles »

A 5 kilomètres de la ligne dans les plus forts pourcentages, Geraint Thomas attaque et lâche tous les favoris du Tour qui subissent la course depuis le départ d’Albertville. Chris Froome qui ne peut rouler derrière son équipier attend l’offensive de Dan Martin pour démarrer à son tour. La montée du kényan blanc est loin de sonner comme une mélodie. Le vainqueur du dernier Giro est hué, sifflé et insulté tout au long des 17 kilomètres d’ascension. Vincenzo Nibali que beaucoup imaginaient plus fort, Nairo Quintana qui ne progresse plus depuis 2016, Romain Bardet qui va rater son Tour 2018 et la future terreur du peloton Primoz Roglic sont distancés.

Christopher Froome est sur le point d’opérer la jonction sur le duo Dumoulin-Thomas au moment où ce dernier démarre à 400 m de la ligne pour remporter l’étape et priver le néerlandais d’un Big in Japan à la Rosière. Malgré un Giro 2018 épuisant, le leader de la SunWeb peut compter sur sa jeunesse éternelle et saute Chris Froome sur la ligne prenant ainsi la 2ème place de l’étape 20’’ derrière le Gallois. Geraint Thomas fait coup double dans cette première arrivée au sommet du Tour 2018 : victoire d’étape et maillot jaune 1’25’’ devant Chris Froome. Le leader du classement général est Geraint Thomas mais la question du leadership au sein de la Sky se pose dès le podium protocolaire.

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Le contenu des interviews en zone mixte « G. Thomas : La situation est idéale, la journée a été fantastique, tout ça c’est du bonus, quoiqu’il arrive c’est déjà un grand succès de porter le maillot jaune // C. Froome : je suis très heureux pour Gey’ qui le mérite, le plus important reste l’équipe » qui traduit une langue de bois sans égal et rappelle les commentaires sans intérêt des footballeurs au coup de sifflet final « l’important c’est les 3 points, on va prendre les matchs les uns après les autres, on va jouer chaque match comme une finale de coupe, à nous de montrer qu’on est des hommes » révèle l’embarras de la Sky qui rêve d’un doublé Giro/Tour et d’un 5ème sacre pour Chris Froome qui apparait plus bankable que le futur prince de Galles.

« Quelle sera la réaction de Chris Froome ? »

Les problèmes ne viendront assurément pas de l’extérieur tant les adversaires de l’équipe britannique paraissent dans le meilleur cas résigné et dans le pire déprimé. L’ennemi se situerait donc à l’intérieur, dans la gestion de la cohabitation entre le vainqueur du dernier Dauphiné et le récent lauréat du Tour d’Italie. Mais Chris Froome dont la côte de popularité auprès de ses pairs est inversement proportionnelle à celle de Johnny Halliday dans le cœur des français, dont le désamour est total auprès du public serait bien inspiré d’être le perdant magnifique comme Hinault en 1986 ou Merckx en 1975 et redorer ainsi son blason salbutamolé. Une attaque comme celle réalisée dans le col de la Finestre mettrait un terme à sa carrière sportive. Attaquer son équipier maillot jaune serait vécue comme une trahison par ses lieutenants qui jour après jour abattent un travail considérable en tête du peloton dans le but de placer Geraint Thomas sur la plus haute marche du podium. De plus, jouer tapis en attaquant loin de l’arrivée pourrait faire le jeu de Tom Dumoulin et le mettre dans les meilleures conditions avant le contre la montre d’Espelette dont il est l’immense favori*. On imagine mal la Sky conserver Chris Froome dans son effectif après un tel comportement, elle qui n’avait pas hésité à mettre Bradley Wiggins au placard à partir de 2013 (cf Peyragudes). Les équipes prêtes à l’engager ne seraient alors pas nombreuses compte tenu de son image désastreuse liée en grande partie à ce contrôle anormal qui le sera resté près de 10 mois avant de se normaliser la veille du départ du Tour 2018.

*Tom Dumoulin est le champion du monde en titre de la spécialité

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