Montée depuis Chambon :
Distance : 9 km – Dénivelé : 635 mètres – Pente moyenne : 6,8 % Pente maximale : 11 %
9,5/20
Location vélo : Cycles et Sport au Bourg d’Oisan
Sortie de l’ombre de l’Alpe d’Huez en 1998, la montée des Deux Alpes est depuis retombée dans l’anonymat. Cette ascension présente pourtant un certain attrait lié à une circulation automobile moins dense que sur les autres accès aux stations alpestres et à de nombreux lacets.
Quittant l’autoroute du Lautaret, vous mettez le cap au sud en longeant le lac du Chambon (1044 m) par sa partie ouest. La montée affiche dès le pied une pente à 8%. Le ton est donné et il est impératif de trouver la bonne cadence. Très forte, la pente régulière tout au long de l’ascension offre un bitume en parfait état et une large route.
Vous découvrez que cette grimpée a eu l’outrecuidance de numéroter ses lacets qui vous hissent rapidement au milieu des sapins. La 3ème épingle (1140 m) au kilomètre 2 dévoile déjà la rampe la plus douloureuse de la montée (11%). Des trouées dans les sapins vous permettent d’apercevoir le lac du Chambon en contre bas.
Au kilomètre 3, vous atteignez avec difficulté le rond-point de Mont de Lans (1250 m). Vous laissez sur votre gauche la route menant à Cuculet (1290 m). Constitué de trois autres hameaux, (Bons, le Ponteil et les Travers), ce village d’Oisans offre une rampe de lancement en direction des Deux Alpes.
La sortie de Mont de Lans au kilomètre 3,5 dessine une courte descente qui permet de tout mettre à droite et de prendre un maximum de vitesse. Après avoir franchi le ruisseau de l’Alpe, la pente s’établit à 8% avant de forcir à 10% à l’approche de Bons (1310 m). Au terme de cette première partie, vous ne vous êtes élevés que de 270 mètres.
A partir du kilomètre 5, la route s’enfonce dans la forêt domaniale pour remonter en pente douce (6%) en direction du virage numéro 8. Les lacets s’enroulent de façon désordonnée à travers les sapins. Vous devez subir un douloureux kilomètre à 8% sur un tracé tortueux comprenant des portions à 10%. Au kilomètre 7, vous enroulez l’épingle du Centre équestre qui constitue le dernier des onze virages de la montée. Vous quittez la portion sinueuse pour partir à l’assaut d’une longue portion rectiligne.
Tout en grimpant vers le sud, jetez un œil vers les cimes de la Grande Aiguille (2181 m) et de la Petite Aiguille (1993 m). Retrouvant une déclivité raisonnable, il est alors de possible de remettre un peu de braquet sur cette pente qui décroit progressivement sur les trois derniers kilomètres.
Le passage devant le panneau indiquant l’entrée dans la station propose enfin un relâchement de pente. Cette pause se poursuit au milieu des télésièges tandis qu’apparaissant les premières habitations. Bien lisse et régulière, cette large chaussée vous emmène vers la stèle dédiée à la mémoire de Marco Pantani qui avait terrassée Jan Ulrich en 1998.
Au final, l’ascension des Deux Alpes s’inscrit dans la déception des montées de station alpestre. Cet ascension en forêt n’offre aucun point de vue, la circulation automobile est dense et la largeur de la chaussée donne l’impression d’être accroché à la route.
L’anomalie Santiago Botero (23 juillet 2002)
Santiago Botero constitue une anomalie dans la série de fabrication des coureurs colombiens (Herrera, Parra, Soler, Quintana, Bernal). Du fait de sa carrure, ses yeux bleus, son milieu social favorisé, ses diplômes universitaires, ses talents de descendeur et de son appartenance à une équipe étrangère, Botero apparait comme une bizarrerie de l’école colombienne. Spécialiste du chrono et de la piste, le natif de Medellin brille là où ses compatriotes des années 80 présentaient d’importantes lacunes (contre la montre et descente). Son maillot à pois du Tour 2000 illustre paradoxalement ses qualités de rouleur. Glanant de précieux points dans la plaine puis en assurant le marquage de Virenque dans les Alpes, Botero dépossède son équipier Otxoa du maillot chéri des foules en franchissant l’Izoard en tête lors de la 14ème étape. Adepte des braquets de rouleur en montagne, le colombien est désigné comme l’opposant principal à Amstrong en 2002 au Luxembourg. S’offrant une préparation à la Ulrich en optant pour seulement 15 jours de course avant juillet, le coureur de la Kelme profite de longues périodes d’entrainement en Colombie pour bien saler la soupe en restaurant d’altitude.
La plus longue étape du Tour 2002 entre Vaison la Romaine et les Deux Alpes voit Mario Aertz et Santiago Botero s’échapper dès le kilomètre 60. Bientôt rejoint par cinq autres fuyards dont Axel Merckx qui passe en tête du col de Grimone, ce groupe de sept creuse un écart atteignant 10 minutes 40 au sommet du col du Blanchet.
Au pied de la montée des 2 Alpes, Merckx attaque avant d’être contré par Botero. Défaillant sur les pentes du Mont Ventoux la veille, le colombien avait promis de prendre au plus vite sa revanche. Eloigné au général, le coureur de la Kelme bénéficie de la bénédiction d’Amstrong et assomme ses compagnons d’échappée dès la sortie de Chambon. Au terme d’une longue échappée, le natif de Medellin triomphe aux 2 Alpes. Après son succès à Lorient, le dossard 32 signe un second succès. Il égale son illustre compatriote Lucho Herrera unique colombien vainqueur de deux étapes dans un même tour de France en 1985.
Ce dernier bouquet sur ce Tour qu’il terminera à la quatrième place marque l’apogée de la carrière du natif de Medellin. En 2003, le colombien est non partant lors de la 18ème étape sans avoir pesé sur la course. En 2004, il termine 75ème de l’épreuve au sein d’une équipe T-Mobile qui avait devancé l’équipe Movistar dans l’idée du triumvira qui ne fonctionne pas. Transféré chez Phonak, Botero échoue à la 51ème place du classement général en 2005 avant d’être écarté du Tour l’année suivante suite aux révélations de l’affaire Puerto.
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