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Col de la Colombière

  • Altitude : 1613 mètres
  • Département : Haute Savoie (74)
  • Région : Auvergne-Rhône Alpes
  • Catégorie : 1

Montée depuis le Grand Bornand :

Distance : 11,70 km – Dénivelé : 690 mètres – Pente moyenne : 5,9 % - Pente maximale : 9 %

  • Longueur : 3/5
  • Paysage : 5/5
  • Difficulté : 3/5
  • Trafic : 3/5

14/20

Location de vélo : Intersport au Grand Bornand

Incontournable du Tour de France, le col de la Colombière relie les vallées du Borne au sud-ouest et du Reposoir au nord-est. Cette ascension depuis le Grand Bornand (923 m) qui constitue le deuxième temps de l’étape reine de Haute Savoie (Aravis-Colombière-Ramaz-Joux Plane) débute par un virage en épingle. Ce lacet qui se referme sur la gauche au niveau de l’église Notre Dame de l’Assomption fait suite au faux plat descendant de St Jean de Sixt (963 m).

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Les premiers kilomètres proposent 3 lacets aux pourcentages agréables (5 à 7%) qui permettent une mise en jambe rapide au milieu des chalets fleuris. Plutôt fréquentée, cette route du Chinaillon qui suit le torrent du même nom permet d’apprécier le domaine skiable du Grand Bornand en contre bas sur la droite et la chaine des Aravis.

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Peu après le passage du Chalet le Billon (1150 m), la montée dessine quatre beaux virages sur une pente qui flirte le seuil de confort de 7%. La route oblique alors en direction du Nord Est à partir du hameau des Nants (1200 m) qui offre un adoucissement de pente (4%) tout en préparant l’arrivée au Chinaillon (1240m). Partie haute et prisée du Grand Bornand, le Chinaillon propose de nombreux commerces, restaurants et hôtels construits dans une architecture haut-savoyarde. Point de départ des pistes de ski alpin, le Chinaillon constitue l’un des trois secteurs avec le Bouchet et le village du Grand Bornand.

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La sortie du Chinaillon au kilomètre 8 marque une rupture avec la première partie de l’ascension : les habitations, commerces et hôtels laissent place à la montagne et aux alpages. Les pourcentages augmentent et la température diminue. La route devient plus sinueuse en dessinant trois grands lacets sur une pente dont la déclivité grandit (6.5-7.5-8.5%). A la sortie du chemin des Bouts, la montée qui s’appelle désormais la route de la Colombière devient plus rectiligne et laisse sur sa gauche le Parking de la Falaise de la Colombière. L’ultime borne qui débute au passage des 1500 mètres d’altitude offre quatre jolis lacets et une forte pente (8.5%) qui permettent d’atteindre le sommet tout en admirant les immenses barres rocheuses de la chaine des Aravis.

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Ce col est magnifique, il comprend tout ce que j’aime : des pourcentages réguliers, de grands lacets, une traversée de station et des paysages magnifiques. Ce versant est à privilégier par rapport celui qui débute à Scionzier (486 m). Il est certes plus court et moins difficile mais plus joli, animé et lumineux quand le versant nord apparait sombre, dangereux et angoissant. La descente en direction de Scionzier a été pénible en raison de l’étroitesse de la route, de l’importance de la pente et du nombre élevé de virages en aveugle. La traversée de la vallée de l’Arve sous la chaleur restera également un mauvais souvenir mais demeure un passage obligatoire vers la Ramaz et Joux Plane.

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La Colombière est colombienne (10 juillet 1985)

La 12ème étape du Tour 1985 propose aux coureurs une longue étape de 270 kilomètres entre Morzine et Lans en Vercors. En raison d’un réveil matinal (5h45), les coureurs effectuent les premiers kilomètres à faible allure. Le col de la Colombière est escamoté et le maillot à pois Luis Herrera le franchit en tête. Profitant de cette allure modérée, Joël Pelier plonge dans la descente vers le Grand Bornand avant d’apercevoir la fusée jaune Hinault lui intimer l’ordre de se relever. Le patron a décidé que la grande bagarre n’aura pas lieu si tôt dans la course.

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Quelques kilomètres plus loin, Jean René Bernaudeau chute dans la traversée du Chinaillon et abandonne le Tour. Il s’agit de l’unique fait marquant de ce début d’étape avec le passage en tête de Lucho Herrera au sommet de la Colombière.

Le peloton qui a hissé le pavillon blanc continue sa progression en Haute Savoie à faible allure et la traversée d’Annecy a des allures de dernière étape sur les Champs Elysées. Herrera s’extrait néanmoins d’un peloton en procession pour passer en tête le col du Plainpalais. L’ascension du col du Granier, troisième difficulté du jour, s’effectue avec un peloton toujours aussi groupé et léthargique qui offre aux spectateurs une étape bien monotone que les colombiens tentent d’animer. A quelques hectomètres du sommet du Granier, Montoya démarre pour faire les points de la montagne et passe en tête devant Herrera qui ne s’est pas laissé surprendre par l’attaque de son compatriote.

La première véritable offensive a lieu au 185ème kilomètre de course et est l’œuvre de l’espagnol Eduardo Chozas qui franchit en première position la cote de Montaud sous les yeux du président Mitterrand. Sous l’impulsion du maillot jaune Bernard Hinault, un regroupement s’opère à 4 kilomètres de l’arrivée. Bernard Vallet profite d’un léger moment de flottement pour contrer mais les colombiens préparent le final. Juan Fernandez attaque immédiatement contrôlé par Fabio Parra qui est rejoint par son compatriote Herrera. Grand seigneur, le maillot à pois laisse la victoire à son équipier.

« L’été colombien »

Le mois de juillet 1985 reste marqué par la prise de pouvoir des colombiens dans les Alpes, Luis Herrera gagne la veille à Avoriaz et Fabio Parra à Lans en Vercors une étape bien décevante.

Le drapeau colombien flottera également sur un autre grand massif puisque Luis Herrera remportera l’étape reine du Massif Central deux jours plus tard avec la permission de l’intouchable maillot jaune. Tunique à pois sur le dos, Herrera franchit en tête le col de l’Oeillon avant de chuter dans la descente du col de la Croix de Chaubouret. Le « petit jardinier » coupe en vainqueur la ligne d’arrivée à St Etienne le visage en sang mais s’assure du gain du maillot à pois qu’il remportera une seconde fois en 1987. Grimpeur d’exception, « le premier scarabée » appartient au cercle très restreint en compagnie de Federico Bahamontes des coureurs ayant remporté le grand prix de la montagne sur les trois grands Tours.

Premier vainqueur d’étape et premier porteur du maillot à pois colombien, Herrera ouvre la voie au cyclisme colombien qui donnera trois autres lauréats du grand prix de la montagne au Tour de France : Santiago Botero, Mauricio Soler et surtout Nairo Quintana (cf col de Pailhères) qui apparait comme son héritier.

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