Isola 2000

• Altitude : 2010 mètres
• Département : Alpes Maritimes (06)
• Région : Provence Alpes Côte d’Azur
• Catégorie : 1

Montée depuis Isola :

Distance : 15 km – Dénivelé : 1137 mètres – Pente moyenne : 7 % - Pente maximale : 11 %

• Longueur : /5
• Paysage : /5
• Difficulté : /5
• Trafic : /5

/20

Location de vélo :

A paraitre

Tony Rominger dynamite le Tour (15 juillet 1993)

L’étape entre Serre Chevalier et Isola 2000 du Tour 93 rappelle celle de Sestrières par sa longueur, sa difficulté et sa démesure. Quatre ascensions attendent les coureurs : le col de l’Izoard, le col de Vars, la Cime de la Bonette et la montée vers Isola 2000. Maillot Jaune depuis le contre la montre du Lac de Madine, Miguel Indurain se méfie de ce terrain propice aux manœuvres d’envergure. Lorsque l’on imagine une grande offensive, on pense immédiatement à Claudio Chiappucci (cf col de l’Iseran). Peu à son aise depuis le départ du Puy du Fou, l’italien est le premier attaquant du jour et passe en tête de l’Izoard devant Rominger et Cassani. Tentant de renouveler son numéro de l’année précédente, le double tenant du titre du maillot à pois poursuit son effort dans la descente suivi de Tony Rominger et Miguel Indurain qui paraît serein malgré un début d’étape effréné.

Le porteur du maillot de meilleur grimpeur Davide Cassani franchit en première position le col de Vars mais est repris au pied de la Bonette par la garde du roi de Navarre.

Dans la Bonette, Pedro Delgado part en éclaireur en compagnie de Robert Millar qui apparait dans un grand jour. Cette tactique des Banesto oblige les équipiers de Tony Rominger à travailler en tête de peloton. La charge des Clas dans ce col de haute montagne essore le groupe des favoris dont sont éjectés Bugno, Virenque, Cassani, Breukink, Roche et Chiappucci. Robert Millar qui vit toujours dans les années 80 sur le plan capillaire passe en tête du toit du Tour devant un groupe de huit coureurs constitué d’Indurain, Rominger, Delgado, Unzaga, Mejia, Hampsten, Jaskula et Conti relégué à 1’15.

Miguel Indurain et Tony Rominger vont alors se livrer un mano à mano sur les pentes d’Isola qui rappelle celui entre Indurain et Chiappucci sur le col d’Azet en 1991. Les deux inséparables n’autorisent aucune attaque et se présentent seuls à l’entrée de cette station du Mercantour. L’espagnol veut la victoire d’étape mais le suisse va réussir la performance de deux succès consécutifs en montagne devant un Miguel Indurain finalement conciliant. Mieux que la Lambada en 1989 ou la Soca Dance en 1990, l’image du maillot à pois que le suisse endosse à l’arrivée devant le maillot jaune en montagne sera le tube de l’été 1993.

Tony Rominger a dynamité le Tour. A l’arrière, les défaillances sont nombreuses. Isola signe la fin du romantisme dans le vélo en raison de l’abandon de Laurent Fignon blessé à un genou qui disputait à la fois son dernier Tour et sa dernière course professionnelle. Les pentes d’Isola marquent également le déclin des frères ennemis du cyclisme italien qui avaient accompagnés Indurain sur le podium à Paris lors de ses deux victoires dans le Tour*.

Tony Rominger est à lui seul tout un symbole, celui d’un coureur moyen qui joue subitement les premiers rôles à 31 ans âge auquel Lemond et Fignon déclinent de façon irréversible. En rejoignant l’équipe espagnol Clas-Cajastur pour la saison 1992, Tony Rominger gagne la Vuelta en 92-93**-94***, finit deuxième du Tour en 93 avec le maillot à pois sur le dos puis remporte le Giro en 1995****. Né en 1961 comme Lemond, un an après Fignon, Tony Rominger occupe soudainement le devant de la scène au moment où ces deux coureurs infiniment plus talentueux que lui disparaissent des premières places.

*Gianni Bugno finit l’étape à 12’51 du vainqueur et Claudio Chiappucci est à 14’9 du maillot jaune au classement général

**Tony Rominger remporte également le classement par points et le grand prix de la montagne

***Tony Rominger finit la saison 1994 numéro 1 mondial

****Tony Rominger remporte également le classement par points