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Col du Petit St Bernard

  • Altitude : 2188 mètres
  • Département : Savoie (73)
  • Région : Auvergne Rhône Alpes
  • Catégorie : 1

Montée depuis Bourg Saint Maurice :

Distance : 29,7 km – Dénivelé : 1310 mètres – Pente moyenne : 4,7 % - Pente maximale : 7 %

  • Longueur : 5/5
  • Paysage : 4,5/5
  • Difficulté : 3/5
  • Trafic : 2,5/5

15/20

Location de vélo : Intersport à Bourg Saint Maurice

Le col du Petit Saint Bernard qui marque la frontière entre la Tarentaise et le Val d’Aoste constitue une voie de passage entre les vallées savoyardes et valdotaines. Bien que moins fréquenté depuis l’ouverture des tunnels du Mont Blanc et de Valfréjus, une ascension matinale reste à privilégier.

Le versant sud qui débute à Bourg Saint Maurice (813 m) offre trois itinéraires qui permettent d’atteindre après un long effort de près de 30 kilomètres la frontière franco-italienne :

  • l’ascension principale qui apparait comme la plus facile et décrite ci-dessous
  • la variante par Montvalezan qui a été empruntée par les coureurs du Tour en 2018
  • la route secondaire par Sainte Foy qui oblige à débuter l’ascension en prenant la direction de Val d’Isère.

Les 2 premiers kilomètres qui sont communs avec la montée de Tignes offrent à la fois une route très fréquentée et de forts pourcentages jusqu’à Seez (895 m) qui propose un premier choix de route. Il est alors possible de prendre la première sortie sur la droite en direction de Tignes et de Val d’Isère pour s’offrir la variante par Sainte Foy ou d’opter pour la deuxième sortie qui permet d’atteindre le hameau de Villard Dessous (929 m) après un kilomètre roulant (4%). Le kilomètre suivant (6%) qui sillonne les pâturages permet d’accéder à Villard Dessus (1004 m) à l’aide de trois épingles ombragées.

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A la suite de ces 4 premiers kilomètres fréquentés et sinueux, cette route du petit Saint Bernard devient plus rectiligne en traversant le Noyeray que l’on atteint au 5ème kilomètre. A la sortie ce hameau, 2.5 kilomètres après Seez, deux options s’offrent à vous. Il est possible de poursuivre votre route en suivant la D84 en direction de Montvalezan (1163m) et d’emprunter le trajet officiel de l’étape de la Rosière. Cette variante vous obligera à affronter un redoutable tronçon de 6 kilomètres à 9% de moyenne dont un passage à 11% à l’approche du Villaret (1363 m). En restant sur la D190 en refermant votre virage sur la gauche, vous évoluerez sur une route sinueuse et ombragée qui dessine huit virages en épingles. Ce passage aux pourcentages roulants (5 à 6%) permet d’admirer tout au long de cet enchainement le Mont Pourri (3779 m) et ses dimensions himalayennes.

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A 9 kilomètres de la Rosière, au décours d’un lacet sur la droite apparait l’hôtel du Belvédère dont le replat permet de relancer l’allure et de gagner l’intersection avec la route menant au Chatelard. En effet, à 14 kilomètres de l’arrivée, vous laissez sur la droite ce ruban de bitume qui vous permet de plonger en direction de la Combaz et du Chatelard.

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Peu avant l’antépénultième virage en épingle situé à 4 kilomètres de la Rosière, vous apercevez en contre bas sur la droite les derniers hectomètres de la montée d’Hauteville (1559 m) repeinte en rose pour célébrer la première arrivée du Tour de France à la Rosière.

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L’entrée dans la Rosière (1827 m) au kilomètre 21 matérialisée par le passage sous une arche redonne le moral puisque la fin de l’ascension est proche. Sa traversée permet de découvrir une jolie station aux chalets boisés et au centre-ville animé qui offre un balcon sur la vallée de la Tarentaise.

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A la sortie de la Rosière, la route décrit un virage sur la droite en suivant le ruisseau des Ecudets avant de virer en direction du Nord-Ouest. Peu avant le passage de la barre symbolique des 2000 mètres d’altitude, la montée dessine un double droit prononcé qui laisse apparaitre un panorama dominé par le Mont Valézan (2891 m) et Lancebranlette (2936 m) défiguré en partie par l’imposante ligne électrique reliant Bourg Saint Maurice à la vallée d’Aoste. Ce final permet d’apercevoir l’Italie que l’on atteint facilement grâce à des pourcentages toujours aussi doux (3 à 4%) et un vent favorable. A 3 kilomètres du sommet, une petite chicane permet de franchir le ruisseau de Bellecombe tout en préparant le final.

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Deux beaux virages en épingles dessinés sur une pente qui augmente soudainement à 7% permettent d’atteindre la statue de Bernard de Menthon puis l’ancien Hospice du petit Saint Bernard (2153 m). La route qui devient complètement plate traverse la chapelle mortuaire de l’Abbé Chanoux et le jardin botanique de Chanousia.

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Le sommet qui se situe quelques mètres avant le poste de frontière permet de basculer sur le versant italien et de s’offrir une descente technique sur un véritable billard en direction de la Thuile (1458 m). A partir de cette petite station de sports d’hiver, les costauds peuvent s’attaquer au col du grand St Bernard au départ d’Aoste après 40 kilomètres de vallée. Pour les amoureux des courses de montagne, il est recommandé d’obliquer sur la gauche au niveau du Pré Saint Didier (1017 m) en direction de Courmayeur (1224 m) pour s’offrir de grands moments d’alpinisme (Tour Ronde 3792 m ; Dent du Géant 4013 m).

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Au final, cette ascension très roulante dont la difficulté repose uniquement sur un kilométrage important fait partie des joyaux de la Haute Tarentaise auxquelles appartiennent le sublime Iseran et le Cormet de Roseland sur son versant est. Constituant une voie d’accès à l’Italie, sa fréquentation peut être importante en pleine journée. Une ascension matinale permet d’éviter tout désagrément (forte circulation automobile et chaleur excessive).

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Franco Pelizotti et le maillot blanc à globules rouges (21 juillet 2009)

Au lendemain de la seconde journée de repos, les coureurs vont visiter trois pays (la Suisse l’Italie et la France) et deux cols qui font leur retour dans le Tour de France après 43 années d’absence : le Grand et le Petit St Bernard.

Au départ de Martigny, Contador est en jaune devant son équipier et rival Lance Amstrong qui pointe à 1’37 de l’espagnol. Au pied de ce décor somptueux, le maillot à pois Franco Pelizotti se porte une nouvelle fois à l’avant de la course. L’italien veut passer en tête chez lui en Italie vêtue du maillot de meilleur grimpeur et attaque ses compagnons d’échappée. Le russe Vladimir Karpetz parvient néanmoins à accompagner celui que l’on surnomme le Dauphin. Le duo franchit le toit du Tour 2009 avec 1’15 d’avance sur ceux qui seront les grands perdants du jour Sandy Casar, Pierrick Frédrigo et Jens Voigt.

Les deux hommes se laissent néanmoins rejoindre dans la vallée d’Aoste qui relie les deux St Bernard avant que Franco Pelizotti ne reparte à l’avant en compagnie de Van den Broeck, Arstaloza et Moinard. Etincelant de facilité au cours l’ascension, Pelizotti franchit en tête le col du Petit St Bernard et s’assure définitivement de porter le maillot blanc à pois rouges sur le podium des Champs Elysées.

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A l’arrière, l’heure est aux grandes manœuvres et la puissante armada Astana surveille les frères Schleck qui ont promis d’attaquer dans le Petit Saint Bernard.

L’histoire du Tour au Petit St Bernard recommence ici avec la résurrection de Lance Amstrong qui tout comme il Colle del Piccolo San Bernardo fait son retour dans le Tour de France après une longue absence. Les frères Schleck passent à l’action et Lance Amstrong ne peut pas répondre. Seul Alberto Contador, Andreas Klöden, Vincenzo Nibali et Bradley Wiggins peuvent suivre les luxembourgeois dans le Petit Saint Bernard. Andy Schleck enfonce le clou et le groupe maillot jaune prend rapidement 35’’ sur le groupe de lâchés qui comprend le vainqueur sortant du Tour Carlos Sastre, Cadel Evans, Christophe Moreau, Kim Kirchen, Christian Vandevelde et Lance Amstrong.

Comme à ses plus belles heures à Sestrières en 1999, à Hautacam en 2000, à l’Alpe d’Huez en 2001, au plateau de Beille en 2002, à Luz Ardiden en 2003, à la Mongie en 2004 ou à Courchevel en 2005, le patron ressort le moulin à café de la cave de la poste américaine et gicle du groupe Sastre pour combler les 35’’ de retard. La fréquence de pédalage et la position en danseuse rappellent l’époque US Postal, le texan offre à cet instant l’une des grandes images de cette édition 2009. La fusée Amstrong revient à toute vitesse sur le groupe maillot jaune et fait hurler Thierry Adam au micro de France 2. Andy Schleck se retourne et observe ébahi le retour du boss que Laurent Fignon imagine voir contrer à cet instant. Contador qui pensait s’être enfin débarrassé d’Amstrong grâce aux luxembourgeois se retrouve une nouvelle fois avec cet encombrant équipier dans les pattes.

Dans la délicate descente du col dans laquelle Jens Voigt se fait la frayeur du Tour, un quatuor s’en va pris en chasse par un second. Un match à quatre contre quatre est lancé dans la descente sur le versant français. A 2 kilomètres de Bourg Saint Maurice, l’espagnol Mikel Astarloza attaque et touche le graal signant ainsi la première victoire de l’équipe Euskatel depuis 2003.

« Le maillot à pois devenu le symbole du dopage »

Franco Pelizotti arrive au sein du quatuor des battus mais se consolera avec le maillot à pois et le titre de super combatif du Tour 2009. Pourtant le maillot blanc à pois rouges se révèlera être en réalité un maillot blanc à globules rouges. Le grimpeur italien sera en effet pris par la patrouille. Des anomalies sur le profil sanguin de son passeport biologique seront mises en évidence lors de cette édition*. En effet les experts de l’UCI trouvaient anormal que le taux d’hémoglobine du coureur italien ne baisse jamais. A 31 ans, Pelizotti qui n’a jamais brillé dans un grand Tour sort d’un Giro au cours duquel il a pris la 3ème place. A l’attaque dans les Pyrénées, les Vosges où il s’empare du maillot à pois puis à lors de chaque étape Alpestre, le coureur à la longue chevelure bouclée finira par susciter la suspicion puis l’indignation. Il est le quatrième porteur du maillot à pois après Rasmussen, Ricco et Khol à tomber pour dopage lors de trois tours consécutifs (seul Mauricio Soler n’a pas été accusé). Un dauphin, un poulet, un cobra et un bœuf dans l’estafette, l’arche de Noé n’est pas loin…

*Franco Pelizotti perd sur tapis vert son maillot à pois et sera rayé du palmarès du petit St Bernard en appel au printemps 2011

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