Montée depuis Mieussy :
Distance : 14,1 km – Dénivelé : 989 mètres – Pente moyenne : 7 % - Pente maximale : 10,2 %
14/20
Location de vélo : J’aime Sport à Samoëns
Le col de la Ramaz est un col de moyenne montagne reliant Mieussy dans la vallée du Giffre à Taninges dans la vallée du Foron. Situé dans le massif du Chablais, ce col (prononcez Rama) que le Tour de France a visité à 3 reprises (2003, 2010, 2016) permet de passer du plateau du Sommand à celui de Pra de Lys.
Quand je pense à la Ramaz, me viennent à la fois un très beau souvenir (la folle chevauchée de Virenque sur le Tour de France 2003) et un mauvais (la première défaillance d’Amstrong sur le Tour de France en 2010, et oui j’aime Lance Amstrong et globalement tous les anciens dopés).
Les premiers kilomètres qui dessinent de beaux lacets au milieu des fermes et des prairies sont très agréables malgré la très forte chaleur (33°C) régnant à Mieussy (626 m) le jour de ma tentative. La pente augmente progressivement à partir du 3ème kilomètre à la sortie de Messy (808 m) dans un décor rural pour s’élever brusquement à partir du 6ème kilomètre au-dessus des 9%.
L’arrivée au 9ème kilomètre coïncide avec l’entrée dans le tunnel du Sommand (1316 m) aux faux airs de paravalanches du Tourmalet. Ce tronçon fait horriblement mal aux jambes en raison d’un kilomètre à 10% mais apporte une ombre bienvenue et un peu de fraicheur.
Le chalet Hôtel Vaccapark qui apparait à la sortie du tunnel constitue une véritable Oasis. Il marque la fin des difficultés puisque la pente s’adoucie enfin autour de 5% et offre un panorama magnifique sur la station du Sommand (1413 m). Située à une altitude comprise entre 1500 et 2000 mètres, cette jolie station de moyenne montagne propose 45 kilomètres de pistes de ski alpin face au Mont Blanc, à la chaine des Aravis et au massif du Jura. Mais la réputation de la station du Praz du Lys-Sommand repose sur ses 60 kilomètres de pistes de ski nordique qui en font le plus beau domaine de Haute Savoie.
A partir de cet hôtel que l’on atteint après 10.5 kilomètres d’efforts, la route devient rectiligne et ne propose plus aucune difficulté. On peut remettre du braquet et avaler 4 derniers kilomètres assez roulants tout en profitant de ce silence de cathédrale.
Ce col s’est révélé être beaucoup plus coriace que je ne l’avais imaginé. Le passage entre le kilomètre 6 et le kilomètre 10 est terrible. La chaleur suffocante et l’absence d’air ont accentué cette sensation de difficulté. Il fait partie des cols de 1ère catégorie difficiles comme le col de Val Louron-Azet, le col de Vars ou la Planche des Belles Filles. Je n’ai pas pu descendre par l’autre côté en direction de Taninges du fait d’un éboulement qui a occasionné la fermeture de la route sur ce versant. J’ai été contraint de rebrousser chemin en direction de Mieussy pour continuer ma route vers Samoëns. Ce désagrément aura malgré tout une incidence positive puisque je n’ai croisé que quelques véhicules lors de cette montée en cul de sac.
Richard Virenque en jaune, 11 ans après (12 juillet 2003)
Changement de décors dans cette édition du centenaire qui découvre le col de la Ramaz lors de l’étape Lyon Morzine. Cette première étape de montagne qui propose 4 difficultés (le col de la Chartreuse de Portes, la côte du Mont des Princes, le col de la Ramaz et la côte des Gêts) constitue pour Richard Virenque une belle occasion de marquer les esprits.
Le varois décide de partir en contre avec Jesus Manzano dans le col de la Chartreuse de Portes et prend en chasse les échappés matinaux. Ce groupe est constitué de son équipier Paolo Bettini, Rolf Adldag, Mederic Clain et Benoit Poilvet et possède 5’ d’avance sur le peloton maillot jaune. La chaleur caniculaire, l’abus de produits dopants et le rythme imprimé par Virenque font craquer Manzano qui, victime d’un malaise, abandonne. Ce premier col du Tour 2003 contraint également le maillot vert Alessandro Petacchi à jeter l’éponge.
Le moment clef de cette étape intervient au moment où Bettini reçoit l’ordre d’attendre Virenque encore distancé de plus de 2’ par les hommes de tête. A 138 kilomètres de l’arrivée, le français opère la jonction avec les échappées avant la deuxième difficulté du jour la côte du Mont des Princes qu’il passe en tête. Derrière, à plus de 8’, l’US Postal accomplit la totalité du travail en tête de peloton.
Au pied du col de la Ramaz dont il débute l’ascension en compagnie de son équipier italien, Virenque possède plus de 7’ d’avance sur le groupe des favoris. A 5 kilomètres du sommet dans la partie la plus difficile du col, le français porte une nouvelle accélération et lâche définitivement son dernier compagnon d’échappée Rolf Aldag et file seul vers Morzine. Au sommet de la Ramaz, Virenque garde 3’30 d’avance sur l’avant garde du peloton que tente de secouer Alexandre Vinokourov. Ce col sera fatal à Gilberto Simoni qui s’était auto-proclamé meilleur coureur du monde lors de sa victoire au dernier Tour d’Italie en mai et à l’ancien meilleur grimpeur de l’édition 2000 et leader de l’équipe Telekom Santiago Botero qui perdront plus de 10’ et tout espoir de victoire finale.
A Morzine où il triomphe pour la seconde fois dans le Tour, Virenque décroche la timbale comme l’annonce Laurent Jalabert sur la moto de France Télévisons : Victoire d’étape, maillot à pois et surtout maillot jaune 11 ans après celui pris à Pau qu’il avait gardé 24 heures pour son premier Tour de France.
« Recordman des passages en tête »
Richard Cœur de Lion portera cette tunique une seconde fois dans sa carrière le lendemain sur les pentes de l’Alpe d’Huez, l’un des rares cols HC du Tour avec l’Aubisque et l’Izoard qu’il ne franchira jamais en première position malgré 47 passages en tête au sommet de cols et 7 victoires au grand prix de la montagne. J’aime profondément Richard Virenque qui respectait chaque été sa promesse d’être présent à l’avant de la course le week end du 14 juillet, de remporter la première étape de montagne du Tour tout en récupérant son maillot à pois conquis l’année précédente. Il me permettait ainsi de continuer à passer 2 mois de vacances dans la tête et d’oublier ma dure réalité.
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