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Col de Montgenèvre

  • Altitude : 1860 mètres
  • Département : Hautes Alpes (05)
  • Région : Provence Alpes Côte d’Azur
  • Catégorie : 1

Montée depuis La Vachette :

Distance : 7,7 km – Dénivelé : 494 mètres – Pente moyenne : 6,4 % - Pente maximale : 8 %

  • Longueur : 2/5
  • Paysage : 2/5
  • Difficulté : 2,5/5
  • Trafic : 1/5

7,5/20

Location de vélo : Francis Sports à Briançon

Le col de Montgenèvre est un col culminant à 1850m qui permet de connecter le massif des Cerces et le massif du Queyras. Se trouvant entièrement en France, il permet de relier Briançon (1326 m) à Cesana Torinese (1354 m) en Italie. Cette route qui constituait la voie de passage privilégiée de Jules César pour se rendre en Gaulle a été empruntée à dix reprises par le Tour de France entre 1949 et 2011 dont une arrivée au sommet en 1976*. Le record de passages en tête au sommet du col appartient à Richard Virenque avec trois franchissements.

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A partir de la Vachette (1360 m) qui marque le pied du col, la déclivité de la pente augmente à 7,5% après 5 kilomètres en faux plat montant en provenance de Briançon. La route N94 oblique alors légèrement sur la droite et traverse le torrent des ruines.

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La traversée de la Durance offre une série de six lacets qui permettent de dynamiser cette ascension. Ils constituent le deuxième tiers de l’ascension et proposent des pourcentages qui flirtent avec le seuil de confort des 7%. Il est alors possible d’admirer entre les sapins la cité Vauban de Briançon inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis juillet 2008.

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Au décours d’une ultime épingle se refermant sur la droite, la route reprend une trajectoire plus linéaire afin de mieux épouser le cours de la Durance. Suite à un court passage de 500m à près de 8% qui précède l’arrivée dans la doyenne des stations françaises (1907), apparait sur la droite le golf de Montgenèvre. Sa traversée permet d’atteindre l’Obélisque Napoléon Ier érigé au bout du village qui a matérialisé la frontière entre la France et l’Italie jusqu’en 1947.

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Aujourd’hui présenté comme l’une des principales stations des Alpes du Sud, Montgenèvre propose 90 kilomètres de pistes de ski alpin et un domaine qui s’étend entre 1860 m (altitude du village) et 2650 m (altitude du Chalvet).

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Le col du Montgenèvre présente au final très peu d’intérêt malgré un bon revêtement et quelques beaux lacets. Tout comme le Mont Cenis, ce col de première catégorie reste un passage privilégié entre la France et l’Italie et est saturé sur le plan du trafic automobile. Le versant français reste néanmoins à favoriser par rapport au versant italien qui malgré un revêtement digne d’un billard de circuit de Formule 1 n’offre qu’une circulation digne des retours de week end et deux tunnels mal éclairés avant Claviere.

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*Victoire de Joop Zoetemelk devant Bernard Thévenet et Lucien Van Impe

La prise de pouvoir de Bjarne Riis (8 juillet 1996)

Encore sous le choc de la défaillance de Miguel Indurain (cf les Arcs), la caravane aborde l’étape reine du Tour qui propose l’Iseran, le Galibier, le col de Montgenèvre et l’arrivée à Sestrières. Donnant l’impression d’être décembre en juillet, ce Tour 96 se révèle être le plus fou de ces dernières années à tous les niveaux. La neige, le vent et le froid glacial (-5 °C au sommet de l’Iseran) interdisent l’accès au toit routier de cette édition pour un peloton cycliste. Jean Marie Leblanc, directeur du Tour de France, prend la décision de passer ce mythique sommet en convoi et programme un nouveau départ en Maurienne.

Au pied du Galibier, le patron du Tour se résout à déplacer une nouvelle fois la ligne de départ. La présence de 15 centimètres de neige, de plaques de verglas et d’un vent fort ne permettent pas d’assurer la sécurité des coureurs. Le départ de l’étape sera donc donné à Monétier les Bains au kilomètre 143 dans la descente du Lautaret. D'une distance de 46 kilomètres. l'étape propose aux coureurs le col de Montgenèvre par son versant français au 15ème kilomètre de course puis l’ascension vers Sestrières.

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Bien qu'abrégée, cette étape fera néanmoins de gros dégâts validant au passage l’idée que la difficulté d’une étape ne repose pas forcement sur sa longueur ou le nombre de difficultés. Le responsable est le danois Bjarne Riis qui décide de partir en facteur dès le pied du col de Montgenèvre. Le danois profite des premières pentes et de rivaux pas suffisamment échauffés pour démarrer et prendre le pouvoir de façon définitive dans ce Tour 96 quand Miguel Indurain pronostiquait Tony Rominger comme candidat à sa succession aux Arcs.

Berzin le maillot jaune et Olano le maillot arc en ciel se chargent d’assurer la poursuite mais Riis accélère à nouveau et franchit en tête le col de Montgenèvre. La première victime de ce coup d’accélérateur du troisième du dernier Tour de France est le maillot jaune en personne.

Déjà vainqueur aux Arcs, Luc Leblanc attaque pour combler son retard au classement général. Relayé par Indurain et Virenque, cette accélération du leader de la Polti va définitivement condamner le russe Berzin.

Le danois, qui ne passait pas un talus selon son ancien équipier Dominique Gaigne chez Toshiba en 1988, ne sera pas rejoint et s’assure du succès d’étape devant Leblanc et Virenque. A Sestrières, celui qu’on appellera par la suite Mr 60% profite de cette étape tronquée pour s’emparer du maillot jaune qu’il rapportera à Paris. Devenu bien plus agressif en montagne comme en témoigne cette attaque au pied du col de Montgenèvre, Bjarne Riis offrira l’image forte de la traversée des Pyrénées en se laissant déborder par ses adversaires dans la montée d’Hautacam pour se retrouver à l’arrière du groupe des costauds. Le maillot jaune remonte alors avec une aisance déconcertante tous ses adversaires pour démarrer et gagner l’étape. Il est alors le premier vainqueur du Tour depuis son ancien leader Laurent Fignon à gagner une étape en ligne au cours de l’épreuve.

Patrick Chêne : « Riis s’est écarté, pourquoi s’est-il écarté ? Il n’a pas suivi Ulrich, il se rassied »

Bernard Thévenet : « Ulrich n’a rien vu »

Patrick Chêne : « Regardez Riis qui remonte, c’est incroyable ! Mais c’est incroyable, il fait ce qu’il veut ! Et c’est lui qui attaque ! Il était redescendu comme pour regarder ses adversaires et les jauger. Il est remonté avec une facilité extrême »

Bernard Thévenet : « Je suis un peu surpris la quand même, et là il ralentit »

Patrick Chêne « Quel bluff ! »

Bernard Thévenet : « Je ne comprends pas très bien où il veut en venir et ses adversaires non plus »

Patrick Chêne : « Il accélère encore, quel numéro ! »

Bernard Thévenet : « Indurain ne peut pas suivre ! »

Patrick Chêne : « Jamais un coureur n’a fait un tel numéro depuis Bernard Hinault ! »

Quand un journaliste demande au danois à l’arrivée quel développement il a utilisé dans la montée d’Hautacam, le maillot jaune répond « je ne sais pas, le plus gros possible ».

Bjarne Riis remporte le Tour devant Jan Ulrich et Richard Virenque mais échoue l’année suivante en terminant 7ème en acceptant avec classe la supériorité de son jeune équipier dès l’arrivée en principauté d’Andorre. Le danois ne parvient pas à retrouver son niveau sur le Tour 1998 qu’il termine à une décevante 11ème place avant de mettre fin à sa carrière l’année suivante suite à une chute lors du Tour de Suisse.

« Dr Riis et Mr 60% »

Le natif d’Herning réussit sa reconversion en devenant un directeur sportif aux résultats probants au sein de la CSC qui deviendra la Saxo Bank puis Tinkoff Saxo. Il y dirige de grands coureurs comme Laurent Jalabert, Tyler Hamilton, Ivan Basso, les frères Schleck et Alberto Contador avant d’être licencié par Oleg Tinkov en 2015.

Le 25 mai 2007, le Danois avoue s’être dopé et invite les organisateurs du Tour de France à venir chercher son maillot jaune dans son garage. Quelques jours plus tard, son nom est rayé du palmarès du Tour avant d’être re-inscrit en juillet 2008. Dans ses mémoires, l’ancien soigneur de la Telekom Jeff d’Hont relate que le sang de Bjarne Riis, qu’il aurait convenu de nommer en réalité Mr 64%, était épais comme un sirop visqueux et que ce dernier aurait pu mourir à tout moment d’une crise cardiaque. Fort heureusement, les séances nocturnes de home trainer en écoutant la Macarena étaient là pour prévenir tout risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire. Mieux qu’un traitement anticoagulant prescrit dans un service de cardiologie de l’APHP.

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