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Superdévoluy

  • Altitude : 1502 mètres
  • Département : Hautes Alpes (05)
  • Région : Provence Alpes Côte d’Azur
  • Catégorie : 3

Montée depuis Dévoluy :

Distance : 3,6 km – Dénivelé : 214 mètres – Pente moyenne : 5,9 % - Pente maximale : 10,7 %

  • Longueur : 1/5
  • Paysage : 2,5/5
  • Difficulté : 1/5
  • Trafic : 3/5

7,5/20

Bien que moins difficile que la succession Peyresourde/Peyragudes, l'enchainement Noyer/Superdévoluy reste un beau défi physique au cœur des Alpes du Sud.

Lancé à pleine vitesse dans la descente du col du Noyer, vous virez à gauche en enroulant le virage de l’office du Tourisme de Dévoluy. Vous empruntez une large route en parfait état qui se cabre légèrement à l'approche de la première épingle.

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Au décours d'un premier lacet qui se referme sur la gauche, la pente présente son maximum de déclivité (9%). Vous progressez par la suite sur des pourcentages accueillants avant d'avaler le deuxième virage de la montée (1380 m). Le Rif Ladoux est votre fil conducteur. L’inclinaison diminue (4%) à l'approche du deuxième kilomètre. Le franchissement de la troisième et dernière épingle de cette courte ascension vous permet de remettre le grand plateau. Vous filez à bonne allure en direction de la station de ski en profitant de la piste cyclable.

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Un grand rond-point marque l'entrée dans Superdévoluy construite en 1966 dans le cadre du Plan Neige de 1964. L’arrivée dévoile une station à l’architecture en nid d’abeille. Le domaine skiable de Superdévoluy / La Joue du Loup s'échelonne entre 1500 et 2500 mètres d'altitude. 22 remontées mécaniques desservent 53 pistes. Sommet emblématique du Massif du Dévoluy, l’escalade du Pic de Bure pourra séduire les amoureux d’Alpinisme.

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Les 3,6 kilomètres de ruban asphalté classés en 3ème catégorie par la société du Tour de France ne présentent au final aucune difficulté et peu d'intérêt.

Richard Carapaz enfin récompensé (17 juillet 2024)

Promise aux baroudeurs, l'étape s'élançant de Saint Paul Trois Châteaux voit un coureur de Grand Tour s'imposer à Superdévoluy. Prisonniers des deux géants qui confisquent les étapes de montagne depuis le départ d'Italie, l'urgence de victoires fait monter la pression et l'envie parmi toutes les équipes. Occupés dans un premier temps par la bataille pour le maillot vert qui oppose Girmay à Philipsen, les spectateurs assistent ensuite à « une castagne » de 122 kilomètres pour voir enfin l'échappée du jour se dessiner. Cette étape ayant été cochée dès l'annonce du tracé en octobre par les équipes de baroudeurs, celles qui n'avaient pas encore eu l'occasion de lever les bras sur cette édition s'emploient pour faire partie de la bonne échappée.

Un quatuor (Romain Gregoire, Tiesj Benoot, Bob Jungels, Magnus Cort Nielsen) parvient à se détacher immédiatement pris en chasse par un groupe de 40 coureurs. Les deux super puissances UAE et VISMA offrent enfin un bon de sortie aux adversaires ne présentant pas de danger au classement général. Ils éteignent un début de polémique née de la main mise de Pogacar et de Vingegard sur les victoires d'étape.

Cette façon de courir qui rappelle les années 90 permet à Pogacar et Vingegaard d'occuper les deux premières places du classement de la montagne. Cette attitude très offensive nous offre une image devenue trop rare depuis 1999 : celle du maillot à pois aux côtés du maillot jaune en montagne. On croit revivre Hinault et Herrera, Delgado et Rooks, Indurain et Chiappucci, Indurain et Rominger, Ulrich et Virenque.

« Un modèle d'acharnement »

Simon Yates lance le mouvement décisif en raccrochant le groupe de tête dans le col du Noyer. Le Britannique est rattrapé par Richard Carapaz parti en contre. Collaborant un temps, l'équatorien porte une attaque décisive à 2 kilomètres du sommet. Profitant du maximum de pente proposé par le Noyer, le leader de l'EF plonge vers la descente et la victoire. Modèle de combativité et d'acharnement depuis son revers de Valloire, le maillot rose fluo s'arrache sur les pourcentages roulants de la montée de Superdévoluy.

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Huit minutes derrière, le maillot jaune accélère à 3 kilomètres du sommet faisant exploser le groupe des favoris. Grace à des relais de Laporte et Van Aert, Vingegaard recolle dans la descente avant de subir la puissance du troisième fantastique. Profitant des pourcentages roulants de l'ultime montée, le maillot blanc reprend 10 secondes au maillot jaune et 12 secondes au maillot à pois.

« Dans le cercle fermé des vainqueurs sur les trois Grands Tours »

Richard Carapaz signe sa première victoire sur le Tour de France, la première d'un équatorien, tout en entrant dans le cercle prestigieux de ceux ayant remporté une étape sur les trois Grands Tour et porté le maillot de leader dans les trois épreuves. L’Equatorien peut s'enorgueillir d'avoir terminé sur le podium de chaque grand Tour (vainqueur du Giro 2019 et 2ème en 2020, 2ème de la Vuelta 2020 et 3ème du Tour 2021).

A Turin, Carapaz avait parlé "d'un moment unique, d'un rêve". A Superdévoluy, il parle "d'un moment spécial". Le natif d’El Carmelo efface ses dettes avec la Grande Boucle. L'an dernier, il s'était présenté avec de grandes ambitions à Bilbao qui s'étaient fracturées tout comme sa rotule dès la première étape de l'édition 2023. En 2020, l'échappée qu'il avait formée avec son équiper Michal Kiatkowski sur les routes de Haute Savoie s'était conclu sur le succès du Polonais. A la Roche sur Foron, Carapaz laisse à la demande de son équipe Ineos la victoire à son lieutenant.

En prenant les échappées dans les étapes alpestres, le coureur d’EF arrache le maillot à pois à Pogacar. Deux ans après sa victoire dans le Grand Prix de la montagne sur la Vuelta, l’équatorien s’offre un deuxième maillot de meilleur grimpeur sur un grand Tour. Le maillot azzuro du Giro lui tend les bras. Il rejoindrait Frederico Bahamontes et Luis Herrera au palmarès des coureurs ayant remporté le classement de la Montagne sur les trois grands Tours.

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