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Col de Vars

  • Altitude : 2108 mètres
  • Département : Hautes Alpes (05)
  • Région : Provence Alpes Côte d’Azur
  • Catégorie : 1

Montée depuis Guillestre :

Distance : 19,4 km – Dénivelé : 1111 mètres – Pente moyenne : 5,7 % - Pente maximale : 8,7 %

  • Longueur : 4/5
  • Paysage : 2/5
  • Difficulté : 3,5/5
  • Trafic : 1,5/5

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Location de vélo : Loutousport à Guillestre

Le col de Vars est un col des Alpes du sud dont le sommet se situe à la frontière entre les Hautes Alpes (05) et les Alpes de Haute Provence (04). Il fait communiquer la vallée de l’Ubaye au sud avec le Queyras et l’Embrunais au nord reliant ainsi les Gleizolles (1310 m) à Guillestre (1035 m).

Au départ de Guillestre dont partent les routes menant aux stations de Vars et de Risoul, débute le col de Vars qui a souvent précédé la montée vers l’Izoard dans l’histoire du Tour de France. Cette commune constitue un carrefour de choix pour un cycliste. Elle propose en effet la montée vers Risoul (14 km à 6.07%), l’ascension du col de Vars (19.4 km à 5.7%), du col de l’Izoard (31.7 km à 4.5%) et du col d’Agnel (42 km à 4.13%) en direction de l’Italie.

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Le versant nord, que l’on peut qualifier de difficile pour un col de première catégorie se divise en trois parties.

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La première affiche les plus forts pourcentages de l’ascension (8% de moyenne). Ce tronçon qui s’étend de Guillestre jusqu’au kilomètre 7 est à la fois le plus difficile mais également le plus sinueux. Au pied de la montée, on laisse sur la droite la route menant à Risoul (1850 m) pour emprunter la D902 également nommée la route des Grandes Alpes.

A partir de Peyre Haute (1200 m), la route qui serpente au milieu des Alpages offre une dizaine de virages serrés bordés de pins. Il est possible d’apercevoir sur la droite le domaine skiable de Risoul désormais relié à celui de Vars pour former le domaine de la Foret Blanche. Cette partie livre également sur la gauche une jolie vue sur le Parc Naturel Régional du Queyras.

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La deuxième partie propose la traversée des hameaux de Vars qui offrent des pourcentages moins élevés (entre 2.5 et 4%). Le premier et plus ancien des quatre hameaux est St Marcellin (1631 m) que l’on atteint au kilomètre 10. S’ensuivent Ste Catherine niché à flanc de montagne qui n’est pas traversé par la route du col et Ste Marie (1662 m), traversé au kilomètre 11,5 qui est depuis 1962 le chef-lieu de Vars. La baisse soudaine du pourcentage moyen s’explique par l’apparition de courtes descentes et de replats entre St Marcellin et Ste Marie.

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La troisième partie de l’ascension qui débute à la sortie de Ste Marie propose à nouveau de plus forts pourcentages (7%) pendant 3 kilomètres. Le franchissement des Claux (1854 m) au kilomètre 14 constitue la partie la plus difficile de la montée. Ce 4ème hameau qui représente le cœur de la station de sports d’hiver propose en effet la plus forte déclivité de la montée (10%). Sa traversée s’effectue à l’aide d’une route qui décrit une grande courbe ouverte sur la gauche. Ce passage rompt avec la monotonie de la montée mais ne signifie pas la fin des efforts.

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Il reste encore quatre kilomètres d’ascension sur une route qui restera désespérément rectiligne jusqu’à l’arrivée. La sortie des Claux à trois kilomètres du sommet marque la fin des forts pourcentages et offre enfin de jolis paysages. La pente s’adoucit au kilomètre 17 lors du passage devant le refuge Napoléon (5%) et du lac qui matérialisent le franchissement des 2000 mètres.

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Les deux derniers kilomètres à 6.5 puis 5.2% de moyenne obligent à fournir un dernier effort pour atteindre les 2108 m et ainsi découvrir le ciel bleu doré des Alpes de Haute Provence. Le sommet permet alors de découvrir les paysages rocailleux de la vallée de l’Ubaye.

A l’image de son histoire dans le Tour de France, l'ascension du col de Vars n’offre pas de moments marquants si l’on excepte le passage devant le refuge Napoléon. Cette longue montée sous la chaleur m’a paru interminable en raison de sa monotonie et de son dessin désespérément rectiligne sur certains tronçons. Pollué par une circulation automobile qui dépasse l’entendement, le col de Vars présente au final peu d’intérêt quel que soit le versant emprunté.

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Joop Zoetemelk le hollandais volant (14 juillet 1975)

Le 14 juillet 1975, le monde du Tour de France est encore sous le choc de l’exploit de Pra Loup au cours duquel Bernard Thévenet a renversé Eddy Merckx qui ne portera plus jamais le maillot jaune.

Le lendemain, le Bourguignon transforme sa victoire en triomphe le jour de la fête nationale dans la 16ème étape qui mène les coureurs de Barcelonnette à Serre Chevalier. Dans cette courte étape de 107 kilomètres, deux difficultés sont proposées aux coureurs le col de Vars et le mythique Izoard. Zoetemelk, le hollandais volant attaque à 3 kilomètres du sommet du col de Vars qu’il franchit en tête. 3ème au général au départ de Barcelonnette, le coureur hollandais veut imiter Bernard Thévenet en renversant à son tour l’édition 75 par une manœuvre de grande envergure dès le col de Vars.

Rejoint par Eddy Merckx dans la descente vers Guillestre, le duo sera condamné par la vallée des gorges du Guil une nouvelle fois plus favorable à un peloton qu’à un petit groupe d’échappés. Les Peugeot ont mené une poursuite acharnée durant une trentaine de kilomètres derrière le trio de fuyards au sein duquel Joop Zoetemelk et Mariano Martinez ont refusé de relayer le cannibale pour l’attaquer dans l’Izoard.

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Sur les premières pentes du col de l’Izoard, le Hollandais passe une nouvelle fois à l’attaque et distance le groupe maillot jaune. Bernard Thévenet démarre à son tour à Arvieux et fond sur Van Springel et Zoetemelk qu’il emmène dans sa roue. A 5 kilomètres du sommet, le bourguignon qui expliquait le matin que « le maillot jaune ne donne pas de nouvelles jambes mais transforme le moral et donne la force de se battre », décramponne Zoetemelk qui retombe dans le groupe Merckx, Gimondi, Van Impe. Thévenet passe en tête vêtu de jaune le sommet du mythique Izoard avant de gagner en solitaire l’étape à Serre Chevalier. Le natif de Rijpwetering finit à 2’22’’ en compagnie de Merckx, Gimondi et Van Impe sans avoir pu refaire dans l’Izoard son numéro du col de Vars.

« Enfin victorieux sur le Tour »

Le recordman des deuxièmes places sur le Tour de France (6) devant Jan Ulrich (5) et Raymond Poulidor (3) finira par l’emporter en 1980 bénéficiant de l’abandon de Bernard Hinault. Le néerlandais ajoute une autre ligne sur le livre des records du Tour du France en réussissant à douze ans d’intervalle à monter sur le podium (2ème en 1970 et 2ème en 1982).

Surnommé le Hollandais de France par son incapacité à gagner et donc à toujours finir deuxième, Zoetemelk a eu la malchance de courir lors d’une période incluant le règne d’Eddy Merckx puis celui de Bernard Hinault. Peu apprécié de ses adversaires qui lui reprochaient de ne jamais relayer, Zoetemelk ne gâchera pas l’unique occasion sur ses 17 tentatives (1970-1986) de la mettre au fond en remportant l’édition de 1980 au cours de laquelle Bernard Hinault vainqueur du Giro et au sommet de son art abandonne le maillot jaune sur le dos. Le Hollandais a été par la suite champion du monde en 1985 avant de gagner l’Amstel Gold race en 1987 à 40 ans.

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