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Col du Granon

  • Altitude : 2404 mètres
  • Département : Hautes Alpes (05)
  • Région : Provence Alpes Côte d’Azur
  • Catégorie : HC

Montée depuis Chantemerle :

Distance : 11,7 km – Dénivelé : 1045 mètres – Pente moyenne : 9 % - Pente maximale : 12 %

  • Longueur : 3/5
  • Paysage : 5/5
  • Difficulté : 5/5
  • Trafic : 4,5/5

17,5/20

Location de vélo : Intersport à Briançon

Le col du Granon constitue l’un des obstacles les plus redoutable des Alpes du Sud compte tenu de son pourcentage moyen (9,3%), son altitude élevée et son absence d’abri. Au cœur du Briançonnais, le défi physique est garanti. Depuis 1986, la Grande Boucle ne s’était plus aventurée au sommet de ce chemin de croix. Un oubli probablement lié au fait que ce col ne propose qu’un seul versant aux routiers, l’autre étant réservé aux vététistes ou adeptes du Gravel qui veulent accéder à la vallée de la Clarée.

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Plus haute arrivée du Tour jusqu’en 2011, le Granon a dépossédé deux immenses champions de leur maillot jaune : Bernard Hinault en 1986 et Tadej Pogacar en 2022. Un autre multiple vainqueur du Tour Greg Lemond a avoué avoir été tellement abimé par ce col qu’il prit la décision de ne jamais y retourner.

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Au départ de Briançon, vous empruntez la D1091 qui permet d’atteindre le rond-point du téléphérique après 5 kilomètres d’échauffement sur de faibles pourcentages (4%). L’ascension du Granon commence véritablement à Chantemerle (1359 m). Vous quittez la route de Grenoble qui vous mène au sommet du Lautaret (2058 m) pour emprunter celle du Pont Levis qui marque le début d’un chemin de croix de 11,7 kilomètres.

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Après avoir franchi le torrent du Villard, la pente s’établit à 8% avant de forcir à 10% au passage de Villard Laté (1430 m). Les premières épingles apparaissent sans que la pente ne descende en dessous de 9% jusqu’au 6ème kilomètre. La deuxième borne dessine une première courbe prononcée qui offre une relance. Après avoir surplombée la vallée de la Guisanne, la route déroule une large série d’épingles en forêt réparties sur 3 kilomètres.

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Une demi-douzaine de kilomètres étant parcourus, on quitte la portion sinueuse pour partir à l’assaut d’un tronçon plus rectiligne. La traversée des Tronchets (1850 m) qui signe la mi-parcours impose les pourcentages les plus douloureux de la montée (11%). La sortie de la petite localité constitue le morceau le plus agressif : 1 borne à 11% à l’entame du kilomètre 7.

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Toujours aussi accidentée, cette seconde partie dessine 6 kilomètres à 9% de moyenne. L'absence de bornes kilométriques mentionnant les difficultés à venir peut à cet instant entamer le moral des plus audacieux. L’aspect granuleux de la chaussée et l’étroitesse de la route donnent un aspect pyrénéen à l’ascension.

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A 5 kilomètres du sommet, vous franchissez le seuil symbolique des 2000 mètres. Le dernier lacet (2171 m) qui s’enroule au kilomètre 9,3 marque le début d’une longue approche sur une pente toujours aussi agressive qui se dirige vers l’est. Une fois cette épingle avalée, la crête du Grand Meyret (2516 m) constitue votre fil conducteur.

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Le passage devant les baraquements de la caserne du Granon propose enfin un relâchement à 6,5%. La traversée de l’ancien domaine militaire annonce la fin des hostilités. L’adversité amorçant une progressive décrue, une légère courbe sur la gauche dévoile le sommet. Un ultime raidard viendra néanmoins alourdir la note.

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Cette ascension en cul de sac offre un effort silencieux sans relâche qui contraste avec le cauchemar autoroutier du Lautaret ou du col de Montgenèvre. Au sommet se dressent face à vous les joyaux des Alpes du Sud : la barre des Ecrins (4102 m), la Meije (3983 m) et le Mont Peloux (3946 m). En vous tournant vers l’ouest, vous découvrez le domaine skiable de Serre Chevalier.

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Jonas Vingegaard remporte l’étape du siècle (13 Juillet 2022)

La 11ème étape du Tour 2022 qui relie Alberville au sommet du col du Granon a offert un moment que les amoureux du Tour n’avaient pas connu depuis l’étape des Arcs de 1996 : l’effondrement inattendu du tenant de titre archi favori à sa propre succession.

Cette étape qui s’annonce grandiose verra les coureurs franchir les magnifiques lacets de Montvenier, le mythique Galibier par le Télégraphe puis le Granon.

Dès le kilomètre 0, Wout Van Aert attaque emmenant dans sa roue son rival du printemps Matthieu van der Poel. Rejoint par 18 coureurs, le groupe franchit sans difficulté les lacets de Montvernier avant de plonger vers Saint Michel de Maurienne.

« Le harcèlement de la Jumbo Visma »

Au sommet du Télégraphe, Primoz Roglic allume la première mèche. A la sortie de Valloire, les co leaders de la Jumbo multiplient les attaques contraignant le maillot jaune à fournir des efforts répétés. Dans le Galibier, le triple vainqueur de la Vuelta accélère à nouveau avant d'être contré par le double tenant du titre. A l’avant de la course, Waren Barguil passe en tête le Galibier empochant ainsi le souvenir Henri Desgranges.

Présent dans l’échappé matinale, le maillot vert se relève dans la descente du Lautaret pour emmener ses leaders au pied du Granon. Nairo Quintana passe à l’offensive suivi de Romain Bardet. Présent au nombre de 4 au pied de la dernière difficulté, la formation Jumbo entend montrer une nouvelle fois sa force collective. A 4,6 kilomètres du somet, Jonas Vingegaard passe à l’offensive.

Alexandre Pasteur : « Avec l’attaque de Jonas Vingegaard pour la Jumbo Visma qui attaque »

Laurent Jalabert « Il n’y va pas Pogacar, il n’y va pas ! »

Alexandre Pasteur : « Il laisse Rafal Majka faire ! Attention, le Tour de France est peut être en train de basculer avec l’attaque de Jonas Vingegaard »

Laurent Jalabert « Pogacar, il a sauté il n’est plus dans la roue, il est à fond ! »

Alexandre Pasteur : « Majka est obligé d’attendre Pogacar, une fin d’étape complètement folle ! »

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Le maillot jaune en perdition est lâché par ses concurrents à 4 kilomètres du sommet. Intouchable depuis le départ de Copenhague, Pogacar est victime de la stratégie d'harcèlement de la Jumbo. Demandant un relais à Geraint Thomas qui dispute une autre course, le slovène essuie une terrible défaillance qui rappelle celle de Miguel Indurain dans la montée des Arcs.

Lancé à la poursuite des deux coureurs d'Arkea Samsic, le dossard 18 renverse la course. Celui qui a su attendre patiemment son heure dans la roue de son leader Roglic sur le Dauphine remporte sa première étape sur le Tour de France et endosse son premier maillot jaune.

« Le meilleur grimpeur du Tour est le maillot jaune »

S'insiprant en juin de la déférence de Miguel Indurain à l'égard de Pedro Delago sur le Tour 1990, le danois scelle en juillet l'unité de la Jumbo en évitant un paricide labellisé Sky ou la Vie Claire. Remportant l'autre grande arrivée au sommet du Tour dans les Pyrénnées, Vingegaard fait coup double en endossant le maillot à pois : il donne ainsi raison à Cyril Guimard qui rappelle régulièrement que le meilleur grimpeur du Tour est le maillot jaune.

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