4
1
=1
3

Col du Tourmalet

  • Altitude : 2115 mètres
  • Département : Hautes Pyrénées (65)
  • Région : Languedoc Roussillon Midi Pyrénées
  • Catégorie : HC

Montée depuis Sainte Marie de Campan

Distance : 17,2 km – Dénivelé : 1265 mètres – Pente moyenne : 7,4 % - Pente maximale : 12 %

  • Longueur : 4/5
  • Paysage : 2,5/5
  • Difficulté : 5/5
  • Trafic : 2/5

13,5/20

Location vélo : Pyrénées Vélo Evolution à Bagnères de Bigorre

Je suis venu dans les Pyrénées pour lui. Je voulais affronter ses pentes difficiles et me suis préparé comme jamais pour l’affronter. Le Tourmalet est « le col du Tour de France » et l’un des cinq monuments avec le Ventoux, l’Izoard, le Galibier et l’Aubisque.

tourmalet 1

Les 3 premiers kilomètres qui flirtent avec les 5 % en sillonnant les fermes agricoles permettent de se mettre en jambes tout en profitant du paysage. Ayant l’Aspin dans les pattes, j’ai tiré profit des faibles pourcentages pour bien m’alimenter et surtout bien m’hydrater en prévision d’un long effort sous une chaleur écrasante. Dès la sortie du hameau de Gripp, les choses sérieuses débutent par un changement brutal de pente à 9% qui ne diminuera plus jusqu’au sommet. L’interminable ligne droite du lac d’Artigues dans la fournaise annonce la couleur. Le double gauche au passage de la cascade du Garet accentue la sensation de difficulté malgré l’entrée dans la forêt de sapins qui apporte une ombre bienvenue. Cette partie plus sinueuse est assez jolie et le virage en épingle qui suit affiche un dénivelé impressionnant.

tourmalet 5
Copyright Office du Tourisme Grand Tourmalet

La sortie de la forêt de sapins laisse place à la partie pénible du col qui comprend la traversée des paravalanches et une succession de panneaux indiquant « prochain kilomètre à 10 % ». Je me suis demandé comment Ulrich avait pu distancer Amstrong sur le Tour de France 2003 sur cette portion tant c’est difficile.
Le passage de la Mongie (1740 m) et de ses immenses barres d’immeubles s’avère également redoutable en raison de pourcentages qui dépassent les 12% mais cette animation soudaine réconforte un peu malgré la fatigue. On découvre à l’entrée de la station les cimes de Taoulet (2341 m) tout en devinant le pic du Midi (2877m) sur la droite puis le pic de Penne Blanque (2441 m) sur la gauche.

tourmalet 6
Copyright Office du Tourisme Grand Tourmalet
tourmalet 7
Copyright Office du Tourisme Grand Tourmalet

La 3ème partie du col est la plus intéressante et matérialise la rencontre avec la montagne tout en dessinant une route sinueuse. Les 4 derniers kilomètres offrent quatre virages en épingles que l’on aborde en danseuse sur une pente moyenne de 9,5%. A la sortie de la célèbre Mongie qui propose le plus grand domaine skiable des Pyrénées (120 kilomètres de pistes), la température est redevenue supportable et j’ai pu refermer mon maillot.
Le passage au sommet qui suit un dernier virage peu prononcé vers la gauche est un vrai bonheur tant ce col m’a paru difficile. Parmi toutes mes ascensions, seul le Ventoux m’a autant fait mal aux jambes. A plus de 2000 mètres, j’ai retrouvé tous les cyclistes espagnols aux jambes bronzées et épilées qui m’avaient dépassé dans la montée à coup de vamos pour la traditionnelle photo d’arrivée.
Au pied de la stèle édifiée à la mémoire de Jacques Goddet, j’ai pu admirer les pics d’Espade (2467m) et des Quatre-Termes (2724m) avant d’attaquer la difficile descente du versant ouest en direction de Luz Saint Sauveur.

tourmalet 8
Copyright Office du Tourisme Grand Tourmalet
tourmalet 3

J’ai adoré cette montée qui a pleinement répondu à mon gout de l’effort. Le géant des Pyrénées a incarné ce jour-là lors de mon étape Bagnères de Bigorre-Luz Ardiden à travers le tryptique pyrénéen mon refus d’abandonner quelque que soit l’adversité. Je trouve sévère la manière dont est parfois jugé ce col. Il est vrai que le passage des paravalanches est déplaisant, que la circulation automobile y est dense et que la Mongie est loin de ressembler à Val d’Isère. Mais «ce mauvais détour » reste un incontournable et un superbe défi sportif.

tourmalet 9
Copyright Office du Tourisme Grand Tourmalet
tourmalet 10
Copyright Office du Tourisme Grand Tourmalet
tourmalet 4

La confirmation Ivan Basso (16 juillet 2004)

La 12ème étape du Tour 2004 mène les coureurs de Castelsarrasin au col du Tourmalet ou plus exactement à la Mongie qui est la station de sport d’hiver du plus prestigieux col pyrénéen.

Cette très longue étape de 200 kilomètres n’offre que 2 ascensions placées en fin de parcours : le col d’Aspin et le Tourmalet. Thomas Voeckler porte son premier maillot jaune depuis la grande évasion de Chartres et Richard Virenque son dernier maillot à pois depuis son casse dans le Massif Central. Sous la conduite de l’US Postal, les coureurs échappés sont avalés avant l’Aspin au pied duquel Simeoni, Moreau puis Virenque attaquent avant de rentrer dans le rang. Sous une pluie battante, le danois Rasmussen passe en tête au col d’Aspin devant Christophe Moreau et Richard Virenque et file vers Sainte Marie Campan. Le coureur de la Rabobank aborde en tête le Tourmalet avec une vingtaine de secondes d’avance sur un peloton toujours emmené par les postiers.

tourmalet Tour de France 2

La grande lessive du Tour 2004 est prête : George Hincapie, Floyd Landis et Jose Azevedo s’occupent du lavage dont les principales victimes sont Tyler Hamilton dévasté par la mort de son chien (Cf col du Soudet), Roberto Heras, le maillot jaune Thomas Voeckler, le maillot à pois Richard Virenque et le concurrent numéro 1 Jan Ulrich. La malédiction du 6ème Tour ne touche pas l’américain mais ses adversaires commente Bernard Thévenet au micro de France 2.

Lance Amstrong s’occupe lui-même de l’essorage en attaquant à 3 kilomètres de la Mongie dans les plus forts pourcentages : Andreas Klöden, Francisco Mancebo, Oscar Peirero, Denis Menchov, Michele Scarponi et Iban Mayo sont lâchés. Seul Ivan Basso, meilleur jeune du Tour 2002 parvient à suivre l’américain sous les paravalanches qui précèdent l’entrée dans la Mongie.

« Basso adoubé par Amstrong »

Le duo fond sur Carlos Sastre qui avait attaqué précédemment. Le coureur italien gagne sa première étape dans le Tour sans que l’américain ne lui dispute le sprint. Lance Amstrong a une nouvelle fois marqué les esprits dans la première arrivée au sommet du Tour mais Ivan Basso lui a résisté. L’italien confirme les espoirs placés en lui deux ans auparavant lors de sa victoire dans le classement du maillot blanc.

commentaire(s)