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Le Signal de Bisanne

  • Altitude : 1930 mètres
  • Département : Savoie (73)
  • Région : Auvergne Rhône Alpes
  • Catégorie : HC

Montée depuis Villard sur Doron :

Distance : 14,4 km – Dénivelé : 1225 mètres – Pente moyenne : 8,5 % - Pente maximale : 12 %

  • Longueur : 3/5
  • Paysage : 4/5
  • Difficulté : 5/5
  • Trafic : 4,5/5

16,5/20

Location de vélo : Starski Sports aux Saisies

Parmi ses nombreuses routes d’accès, le versant sud qui démarre de Villard sur Doron (705 m) propose une redoutable ascension de près de 15 kilomètres à 8,5% de moyenne. Point culminant de la station des Saisies, le signal de Bisanne constitue un morceau de bravoure dont la pente ne fait que s’accentuer. Seulement emprunté à partir de 2016 par le Tour de France, cette terrible escalade nécessite des braquets adéquats et une bonne forme physique. Le Signal de Bisanne constitue l’un des obstacles les plus difficiles de Savoie.

Dans un premier temps, vous quittez la D925 qui mène à Beaufort. Vous empruntez la D 123 qui offre d’emblée un raidillon à 10%. Si vous avez bâclé votre échauffement, ce mur à 8,5% de 3 kilomètres risque de vous clouer sur place.

bisanne 1

Peu après la variante sud au kilomètre 2.5, la nature reprend ses droits en révélant un secteur boisé. Désormais, les lacets s’enroulent de façon désordonnée à travers les sapins (1000 m). Une poignée de kilomètres étant parcouru, on quitte la portion sinueuse pour partir à l’assaut d’un long tronçon rectiligne qui permet d’atteindre l’embranchement avec une nouvelle variante à la chambre du Moulin (1100 m). Au cours de cette première partie à 7,5% de moyenne, des trouées dans les sapins ménagent une jolie vue sur la vallée du Beaufortin.

bisanne 2

Au carrefour avec la route forestière du Pelaz que l’on gagne au kilomètre 7, il est possible de refermer son virage en prenant la direction de la station Bisanne 1500 ou de quitter la D123 pour s’offrir un redoutable enchainement de onze épingles (1300 m). Cette série de virages à 9% de moyenne nécessite d’adopter une position en danseuse pour soulager les muscles. Rien ne trouble à cet instant le caractère sauvage de ce défilé ombragé.

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Pour ceux qui ont choisi de maintenir le cap (c’est l’option que je conseille), le profil s’abaisse à 5% pendant un bon kilomètre. Après cette pause, la montagne impose à nouveau sa pente et ses sinuosités au kilomètre 8. Nettement plus accidentée, cette seconde partie d’ascension propose 6 kilomètres à 10% et d’interminables lignes droites. Peu après l’embranchement avec la variante ouest qui débute à Ugine (426 m), la montée décrit un grand lacet qui se referme sur la droite. Un petit pont qui permet de franchir le torrent du Grand Nan vous conduit en direction du Grand Panorama (1550 m).

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En coupant la ligne du grand prix de la montagne, vous avez la possibilité de plonger en direction de la Station des Saisies en empruntant la route du Mont Bisanne. Pour accrocher le Signal de Bisanne à votre tableau de chasse, il vous faudra vous confronter à deux kilomètres à 11% de moyenne en empruntant une piste goudronnée qui part sur la gauche. Pire que la Passion du Christ selon Mel Gibson, ce chemin de croix aux allures de col pyrénéen vous donnera l’impression d’être à l’arrêt au milieu d’un paysage désormais aéré.

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Un ultime raidard de 250 mètres viendra alourdir la note au moment où la route n’en finit plus de rétrécir. Cette montée m’a mis à mal comme rarement. Méconnue du grand public en raison d’une arrivée tardive dans l’histoire du Tour de France, le Signal de Bisanne offre un morceau de bravoure sur une route en parfait état sans trafic automobile. Au départ de Villard sur Doron, cette voie d’accès est à privilégier afin d’éviter la montée du Col des Saisies qui présente un intérêt inversement proportionnel à la densité de véhicules.

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Rafal Majka et La malédiction du maillot à pois (22 juillet 2016)

Bien que ce maillot soit le plus populaire des maillots distinctifs du Tour de France, cette tunique s’est avérée être maudite pour ceux qui l’ont porté au moins une fois sur la plus belle avenue du monde et qui ont par la suite exprimé des envies de victoire sur la grande boucle. A l’exception du premier porteur du maillot à pois Lucien Van Impe en 1975, tous les coureurs qui ont voulu passer des pois rouges au jaune ont échoué. Les quêtes de maillot jaune de Robert Millar, de Luis Herrera, de Steven Rooks, de Claudio Chiappucci, de Tony Rominger, de Richard Virenque, de Santiago Botero, de Michael Rasmussen et de Nairo Quintana (qui ne gagnera jamais le Tour) ont toutes avorté.

Rafal Majka a lui aussi été victime de la malédiction. Vainqueur du grand prix de la montagne en 2014 dans un Tour marqué par l’élimination précoce des deux grands favoris de l’épreuve Christopher Froome et Alberto Contador, le polonais a profité de raids en montagne pour remporter deux victoires d’étape ainsi que ce prestigieux maillot. Sur le podium des Champs Elysées, Majka déclare soudainement rêver du maillot jaune et ne plus vouloir se contenter du maillot à pois. Mais le grimpeur de la Saxo-Tinkoff termine le Tour 2015 à une anonyme 28ème place avant d’être distancé dès les premières étapes de montagne lors du Tour 2016 qu’il finira 27ème. Majka chute dans la descente du col de la Biche et abandonne en 2017, avant de se classer seulement 19ème l’année suivante. La règle sera une nouvelle fois respectée : on ne passe pas des pois rouges au jaune impunément.

bisanne Tour de France 1

La 3ème étape alpestre entre Albertville et St Gervais offre un terrain de jeu favorable aux grimpeurs. Le début d’épreuve voit un groupe de vingt coureurs se détacher dont Rafal Majka qui a perdu tout espoir de maillot jaune. Le grimpeur de l’équipe Tinkov tente de profiter de cette courte étape pour renouer avec le maillot à pois. Le polonais qui porte cette tunique depuis Culoz doit prendre la bonne échappée pour s’assurer définitivement ce classement. Dans le peloton maillot jaune, les équipiers de Fabio Aru assurent la poursuite pour maintenir un écart de 3’ avec les fuyards.

Meilleur grimpeur du groupe, le coureur de l’équipe Tinkoff passe en tête de la difficile et inédite montée de Bisanne et s’adjuge à cet instant un second maillot à pois. Il réalise les 2/3 du rêve d’Oleg Tinkoff qui souhaitait parader à Paris avec les trois maillots distinctifs (Peter Sagan a course gagnée pour le maillot vert, Rafal Majka s’adjuge le blanc à pois rouge au sommet de Bisanne mais le jaune a échappé à Alberto Contador suite à son abandon dans les Pyrénées).

Du côté des favoris, cette étape est marquée par de nombreuses chutes chez les leaders. Dumoulin, Mollema, Porte, Rolland et surtout Froome le maillot jaune chutent sur les routes détrempées de Haute Savoie. C’est dans ce contexte que Bardet, plein d’audace, use de sa tactique favorite en attaquant dans la descente de l’avant dernière difficulté du jour avant de résister au retour des favoris dans la dernière. Le Français remonte ainsi à la deuxième place du classement général, place à laquelle il terminera à Paris. Il égale ainsi le meilleur résultat pour un coureur français depuis Richard Virenque en 1997.

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