Col d'Agnel

• Altitude : 2744 mètres
• Département : Hautes Alpes (05)
• Région : Provence Alpes Côte d’Azur
• Catégorie : HC

Montée depuis Vieille Ville :

Distance : 20,7 km – Dénivelé : 1369 mètres – Pente moyenne : 6,5 % - Pente maximale : 10 %

• Longueur : 5/5
• Paysage : 4/5
• Difficulté : 4/5
• Trafic : 3,5/5

16,5/20

Location de vélo : Izoard Cycling à Arvieux

Le col d’Agnel relie le Parc Naturel du Queyras au Val Varaita dans le Piémont. En raison de son altitude impressionnante, il constitue le deuxième plus haut col routier de France après l’Iseran. Méconnu du grand public, il colle d'Agnelo propose de redoutables pentes et un kilométrage important. Si l'on ajoute l'approche depuis Guillestre (1035 m), vous obtenez un véritable chemin de croix à haute altitude.

Bien que rarement emprunté par les coureurs du Tour de France en raison de son enclavement et de son goudronnement récent, le col d’Agnel appartient au cercle fermé des géants des Alpes du Sud. En évoluant sur ses pentes, vous ressentez l'ivresse de la haute montagne.

En remontant les gorges du Guil depuis Guillestre, J’ai choisi de laisser sur ma gauche le col de l’Izoard et les larmes de 2018 pour m’engager sur la D947 qui remonte en pente douce en direction de Château Queyras (1380 m).

L’entrée dans le village s’accompagne de la montée du Collet (1390 m) qui dessine les premiers pourcentages. A sa sortie, un faux plat montant de 1,7 km vous conduit à Ville Vieille (1377 m) qui prépare l’arrivée au rond-point de la Casse. Veillez à prendre la direction "Saint Véran, Molines en Queyras, Col d’Agnel (Italie)" en obliquant sur votre droite.

L’ascension débute véritablement lors du franchissant du Guil. Un copieux menu vous attend : 20,7 km pour 1369 m de D+ à 6,5% de moyenne, il est temps d’activer Strava.

La route s’enfonce dans Ville Vieille proposant des pourcentages accueillants (3,5%) avant d’imposer brutalement sa pente (8%). Face à vous se dresse la Demoiselle Coiffée (1610 m). Tout en grimpant vers le sud-est, jetez un œil en direction de la Roche des Clots (2801 m).

En avançant dans la vallée de l’Aigue, la pente retrouve une déclivité raisonnable (5,5%) avant que les pourcentages sérieux ne débutent à l’approche de La Rua (1713 m). Vous quittez ce petit hameau et son église Saint Romane en direction de Molines en Queyras (1760 m). Vous laissez sur votre droite la route menant à Saint Véran (2042 m) qui détient le titre de plus haut village de France. Le profil de la pente devient plus irrégulier et la densité de véhicules motorisés moins importante.

Grace à un revêtement de qualité, vous rejoignez sans trop d’efforts la sortie de Molines en Queyras. S’enroulant en direction du nord-ouest, ce beau virage relevé dévoile « les 4000 » du massif des Ecrins.

Une demi-douzaine de kilomètres étant parcourue, on quitte cette portion sinueuse pour partir à l’assaut d’un kilomètre à 7,5% particulièrement indigeste aux abords de Pierre Grosse (1913 m). Le Grand Queyras (3114 m) est votre fil conducteur. La sortie de ce hameau au kilomètre 8 offre un appréciable pallier de récupération. L’ascension qui suit le cours de l’Aigue d’Agnelle permet de gagner Fontguillarde (1991 m). La sortie du dernier village de l’ascension marque le début d’une longue approche sur une pente sévère qui voit son pourcentage moyen augmenter jusqu’à 11%. Vous franchissez la barre symbolique des 2000 m au kilomètre 10.

Le final présente un profil particulièrement ardu : 7,7 kilomètres à près de 9% de moyenne. Au cœur du Queyras, le défi physique est garanti. Le Grand Queyras (3114 m) à gauche et le Pic du Château Renard (2989 m) à droite encadrent votre montée qui continue à imposer sa pente.

Faisant désormais route vers le Nord-Ouest, vous devinez les sommets du Massif des Ecrins. La route s’élève à nouveau en lacets serrés à près de 8% pour rejoindre le Refuge d’Agnel (2570 m). La récompense est au bout de ce tracé tortueux de 2 kilomètres. La route serpente dans un paysage digne de l’Iseran sur une pente moyenne de 9%. Soufflez et choisissez les petits braquets. Une position en danseuse permet de soulager les muscles et d’atteindre la frontière franco-italienne à 2744 m d’altitude dans un cadre majestueux.

N’appartenant pas encore à l'aristocratie des grands cols Alpestres, le sommet offre néanmoins une vue imprenable sur le Pain de Sucre (3208 m), la crête de la Taillante (3197 m) et le Mont Viso (3841 m). Le col d'Agnel n'est pas encore rentré dans la légende du Tour en raison de son positionnement systématique en début d'étape et des rares passages de la Grande Boucle (2006, 2008 et 2011). N'ayant pas été le théâtre de grands affrontements, il demeure confiné à l'ombre des géants des Alpes du Sud que sont l'Izoard et le Galibier et reste boudé par les chasseurs de cols.

La sortie de route d’Oscar Pereiro (20 juillet 2008)

La 15^ème étape du Tour 2008 offre deux courses en une opposant ceux qui rêvent de triompher en Italie et ceux convoitant la première marche du podium à Paris.

Profitant de leurs positions éloignées au classement général, Egoi Martinez, Danny Pate, Jose Luis Arrieta et Simon Gerrans s’échappent dans le versant italien du Col d’Agnel. Les échappées franchissent le sommet avec douze minutes d’avance sur le peloton. Le vainqueur d’étape figure dans ce groupe.

« Vainqueur sur tapis vert du Tour 2006 »

Heureux gagnant du Tour de France 2006 sur tapis vert, Oscar Pereiro est victime d’une terrible chute dans la descente du col d’Agnel rendue glissante par une pluie glaçante. Incapable de négocier un virage en épingle, le galician dérape à la façon d’un Joseba Boleki. Tandis que son vélo s’encastre dans le rail de sécurité, l'athlète de 31 ans part en vol plané dans le ravin. Le coureur de la Caisse d’Epargne atterrit cinq mètres en contre bas au milieu des concurrents qui le précédaient. Allongé sur le sol et couvert de branchages, l’espagnol est entouré de ses équipiers. Cette lourde chute fait craindre le cauchemar de 1995 dans lequel Fabio Carsatelli avait trouvé la mort dans la descente du Portet d'Aspet. Appelé en urgence, le Dr Gérard PORTE diagnostique une fracture de l’humérus gauche. Marqué par la chute de l’équipier d’Alejandro Valverde, le peloton décide de se relever dans la descente que les coureurs du Tour emprunte pour la première fois.

Cet accident marque la fin de la carrière du plus faible coureur vainqueur de la grande boucle. De retour l’année suivante, Pereiro abandonne dans l’anonymat avant de vivre une dernière saison sans relief au sein de l’équipe Astana.

Au départ d’Embrum, les cinq premiers coureurs du classement général se tiennent en une minute. Une telle densité constitue un phénomène nouveau tant les éditions des années 2000 livraient leur verdict dès la première arrivée au sommet. Néanmoins, l’indigent plateau de cette édition 2008 n’a jamais proposé la bagarre attendue. Entre un Menchov qui chute en montée, un Evans qui attaquera peut-être le lendemain de l’arrivée sur les champs Elysées et une pléiade de coureurs sans charisme (Kohl, Kirchen, Sastre), mon divorce avec le Tour n’a jamais été aussi proche. Fort heureusement, l’édition suivante marquera le retour du boss et du magnifique Contador.